Faut-il rejeter les efforts des cosmétiques conventionnels ?

Parce que je suis apparentée aux blogueurs « green », le fait que je salue ponctuellement les efforts de marques cosmétiques conventionnelles génère toujours beaucoup de critiques et même de l’agressivité – c’est le cas à chaque fois, depuis des années.

Si je comprends tout à fait que ces mains tendues puissent surprendre de prime abord, je suis en revanche toujours ennuyée de voir naître à cette occasion des accusations contre mon honnêteté et mon intégrité. Comme si me réjouir d’une reformulation plus satisfaisante ou de certains engagements d’une marque faisait automatiquement de moi une blogueuse « vendue » qui fait des choix complètement incohérents !

Sur ce sujet, comme beaucoup d’autres, il se trouve que j’ai au contraire un point de vue réfléchi, en lequel je crois, et qui est à l’origine de mon enthousiasme pour certaines initiatives.

J’avais envie aujourd’hui de vous partager ce raisonnement, pour que vous puissiez peut-être mieux comprendre pourquoi je ne suis pas complètement fermée à ces efforts, même imparfaits, et pourquoi je ne crois pas que cela remette en cause mon engagement. C’est un avis qui m’est personnel, et vous n’avez peut-être pas le même, ce qui est bien normal; il faut de tout pour faire un monde !efforts-green-cosmetiques-greenwashing

L’idéal du monde green, bio et éthique

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Métaux lourds, perturbateurs endocriniens, allergisants, dérivés de plastique et de pétrole, faible biodégradabilité, éthique douteuse, surproduction de déchets… Les raisons pour se méfier des cosmétiques et produits d’hygiène conventionnels ne manquent pas, leur incidence étant problématique autant pour la santé que pour l’environnement.

Vous le savez: je suis très consciente de ce problème, que je considère majeur et urgent, et privilégie donc depuis des années les cosmétiques bios et naturels. Outre mon utilisation personnelle, ce sont des alternatives qu’il me tient également à coeur de promouvoir sur ce blog, afin de mettre à profit ma visibilité pour sensibiliser un maximum de personnes.

Dans la communauté des adeptes du green, chacun vit son engagement à sa manière – certains restent modérés, d’autres adoptent une démarche très poussée et plus militante. De mon côté, je maintiens le même esprit que dans tous les autres domaines: partager, inspirer, proposer des solutions variées – jouer sur le positif et l’encouragement, en somme, plutôt que sur la culpabilisation ou la critique.

Il faut dire que j’ai du mal à imaginer un mouvement green qui se désolidarise complètement du monde « non converti », qui se développe en parallèle sans se mêler aux autres réalités, sans compromis. Concrètement, en France et partout, les marques leader de cosmétique sont très éloignées de l’esprit vert – c’est donc là que se jouent les principaux enjeux, et que de vrais efforts, même imparfaits, pourraient aussi changer la donne.

La réalité de la consommation et l’impact concret des marques

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En effet, face à l’idéal du tout bio/naturel/éthique, subsiste la réalité de la population, de ses critères (le prix, le prestige d’une marque, le plaisir d’utilisation, l’immédiateté d’un résultat apparent…), de son pouvoir d’achat (le bio est globalement quand même plus coûteux que les produits lambdas), et de ses habitudes (acheter tout au supermarché parce que c’est plus simple, par exemple, ou parce que les points de vente sont limités dans certaines régions).

La démarche d’une petite marque zéro déchet est admirable et nécessaire autant pour minimiser l’empreinte de la cosmétique sur l’environnement que pour faire évoluer petit à petit les esprits. Mais les plus gros volumes de vente ne se situent pas là pour le moment. L’impact écologique d’une marque de grande distribution, dans un sens ou dans l’autre, est infiniment supérieur parce que ses produits sont fabriqués et vendus en quantités énormes, à des prix très accessibles, auprès d’un éventail très large de publics.

La simple suppression des silicones ou une réduction d’emballage chez ces marques dominantes du marché ont donc des conséquences particulièrement fortes. Qu’ils soient parfaits ou non, bien communiqués ou non, leurs gestes pour plus de naturel ou une meilleure préservation de l’environnement comptent beaucoup. Doit-on donc vraiment rejeter en bloc ces efforts qui peuvent faire une réelle différence en raison de leur imperfection ?

Une limite problématique: le greenwashing

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Le problème qui limite la cohérence d’un tel soutien, évidemment, est celui du greenwashing: nombreuses sont les marques qui confondent le consommateur, visuellement ou textuellement, l’amenant à croire à des efforts qui n’ont aucune réalité concrète, ou qui s’avèrent un simple tour de passe passe. On voit par exemple beaucoup de produits jouer sur leur composition « sans parabènes » alors que ceux-ci sont remplacés par un conservateur encore pire; des marques communiquer sur la thématique des plantes alors que leurs formulations restent conventionnelles; d’autres qui ont une image très naturelle mais glissent incognito des ingrédients pas propres du tout dans certaines de leurs références.

C’est bête, puisque cette attitude, en plus d’être un manque de respect envers le consommateur, se retourne contre les marques. Les discours du greenwashing se sentent et attirent de nombreuses critiques, effaçant éventuellement la réalité de l’effort derrière une communication mal menée. Un shampoing de grande distribution sans silicone, vendu dans un flacon 100% recyclable, c’est déjà un sacré pas pour la planète; mais si on tente de le vendre sous une image mensongère, ces efforts pourtant essentiels sont écrasés par un sentiment de trahison.

Pour mieux discerner le vrai du faux, les efforts intéressants des arnaques, je ne peux que souligner l’importance évidente de l’éducation du grand public. Lorsque l’on sait à peu près lire une étiquette de composition INCI, les discours publicitaires n’ont plus aucune prise sur notre jugement: on ne se base que sur les faits, et l’on fait son choix en connaissance de cause.

Dans le même esprit, et parce qu’ils sont des divulgateurs auprès du grand public, l’éducation et la transparence des influenceurs (blogueurs, youtubeurs, « célébrités »…) est également essentielle. Les blogueurs, par exemple, peuvent inciter leur lectorat à lire les étiquettes et les y aider. Ils ont également la responsabilité de faire de vraies recherches pour donner des informations aussi objectives que possible dans leurs articles. Si un blogueur se fie uniquement au marketing, il reste quelque part un simple colporteur publicitaire, et ne participe pas à rendre les consommateurs plus autonomes.

De mon côté, je sélectionne avec beaucoup d’attention mes partenariats, en faisant quelques recherches si besoin, et refuse toute proposition venant de marques chez lesquelles je ne perçois aucune initiative réelle. Certaines marques veulent collaborer avec des blogueurs de mon genre dans l’espoir de gagner en crédibilité « verte », et je le sais, donc il est important pour moi d’essayer de ne pas me laisser berner.

Évidemment, je ne suis qu’un être humain. D’une part, mes critères sont en partie personnels, car liés à ma propre sensibilité. En outre, la situation est parfois difficile à évaluer, malgré mes questions et mes réflexions, et je dois suivre des critères moins sûrs (mon intuition ou ma curiosité, par exemple).

Laisser une chance à une marque est une position délicate, puisque l’on peut parfois se tromper. Mais je crois que l’important est de faire des choix raisonnés (tout le monde n’aura de toute façon pas le même avis selon ses critères et ses valeurs) et de rester lucide.

Allier lucidité, responsabilité et ouverture d’esprit

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Je suis personnellement convaincue qu’avec suffisamment d’information et d’honnêteté, on peut tout à fait saluer les efforts de marques imparfaites, dont la politique de responsabilité est essentielle, tout en conservant son esprit critique. C’est ce que je m’applique à faire.

Saluer l’initiative d’une marque, ce n’est pas tout accepter en bloc ou être « vendu ». On peut conserver sa liberté de parole, continuer à signaler ce qui pose problème si besoin, tout en restant ouvert et curieux. Par exemple, je découvre en ce moment qu’Yves Rocher développe des initiatives géniales pour le développement durable et l’écologie (on en reparlera), ce qui ne m’empêche pas de signaler qu’ils ont encore de gros efforts à faire dans la plupart de leurs formulations et dans leur communication. J’ai également été conquise par la nouveauté Avène, une gamme à la composition très améliorée, sans prétendre à la perfection ni faire de compromis sur le reste des produits. Je n’aime pas les catégorisations grossières, ni les rejets en bloc: le monde est nuancé, et c’est ainsi que je tiens à le présenter.

Ces petites évolutions, même si elles sont encore trop limitées et doivent être signalées comme telles, peuvent aussi constituer une manière d’impliquer une plus grande diversité de consommateurs, indépendamment de leur sensibilité. Tous n’ont pas les mêmes priorités; mais si, en parallèle d’une meilleure éducation, tous les types de public se voient offrir des manières d’améliorer ne serait-ce qu’un peu leur consommation, je crois que cela ne peut qu’être positif pour tout le monde. J’espère même que pour certaines personnes, elles seront une porte d’entrée vers une évolution plus responsable.

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Vous l’aurez compris: je préfère les cosmétiques vraiment naturels, et je ne suis pas spécialement adepte des marques conventionnelles. Mais je crois que leurs efforts sont essentiels et parfois très intéressants, d’où mon choix de vous en présenter de temps en temps, avec le maximum d’honnêteté.

J’espère que cette explication dense aura été à peu près claire. N’hésitez pas à échanger dans les commentaires ci-dessous, mais n’oublions pas notre politesse en route: les discussions respectueuses et sympas sont toujours plus constructives ! ^__^

55 commentaires

  1. Je suis entièrement d’accord avec toi, et je pense qu’en effet, les efforts des marques conventionnels, même imparfaits, sont très importants.
    J’ajouterai aussi que certaines personnes se méfient du bio, ont du mal à accepter un discours qu’ils prennent comme moralisateur. Il faut prendre en compte ces consommateurs, tenter de les comprendre. C’est là que les efforts des marques conventionnelles vers des produits ou tout du moins des packagings plus propres sont très importants. Ca touche cette frange de la population, et je suis persuadée, que, petit à petit, ça peut les amener à s’ouvrir à d’autre chose.

  2. Je suis complètement d’accord avec toi, très bon article. Je prends d’ailleurs l’exemple d’H&M, champion du vêtement fabriqué en Chine ou au Bangladesh dans on ne sait quelles conditions. Mais tellement accessible au petit budget. En ce moment les temps sont un peu dur à la maison, on est retourné vers cette marque (j’aime d’ailleurs beaucoup leur basique). Si on regarde bien leur collection « Green » n’est pas irréprochable mais c’est toujours ça ! Et ils ont surement senti le vent tourné vu comme la gamme s’étant.

  3. Bonjour Victoria!

    J’aime ta façon de penser, de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

    Il faut voir le positif de ces petits changements :)

    Bonne journée.

  4. Très chouette article comme toujours ! Il n’est pas toujours évident pour le consommateur lambda de s’y retrouver, certaines marques l’ont bien compris et jouent cette stratégie marketing. Mais par contre tout geste bénéfique pour l’environnement est bon à prendre aussi petit soit-il. Belle journée à toi

  5. Après tout, le but d’être green, c’est pas de l’être chacun dans son coin pour se sentir bien, de toute façon l’air pollué ne va pas faire « stop! pas dans les poumons de celle-là, il parait qu’elle s’est mise au zéro déchets ». C’est de faire changer les choses pour que n’importe-quelle entreprise, grande ou petite, doive, et puisse, atteindre un certain standard, et de placer la barre le plus haut possible.

    L’idéal étant que, dans un avenir proche, les grandes marques n’aient de toute façon pas le choix de vendre des trucs mauvais pour la santé et l’environnement, rien que pour ça c’est intéressant de voir des avis sur leurs efforts, surtout que sur le moment, dans le magasin, on n’a pas toujours le temps de lire l’étiquette.

  6. Quel joli message positif ! Je partage entièrement ton point de vue, et je pense qu’il est nécessaire de signaler les améliorations des cosmétiques conventionnels, aussi petites soient-elles. Je pense qu’il ne faut pas réfléchir en termes négatifs mais positifs, de manière à les encourager dans leurs démarches. Et comme tu le dis si bien, le grand public doit être éduqué de façon à comprendre ce qu’il se passe avec la cosmétique. Xx

  7. Super article et je suis bien d’accord avec toi! Si je peux me permettre, le greenwashing est aujourd’hui à l’étude de plusieurs groupes de travail pour essayer de le limiter et de l’encadrer. Juridiquement, c’est encore compliqué à encadrer et on a besoin d’un nouveau cadre pour les labels et les informations commerciales. La Fabrique écologique par exemple a rendu une note ouverte aux commentaires du public si jamais ça intéresse : http://www.lafabriqueecologique.fr/#!greenwashing-1/pg200
    Bisous à toi!

  8. Je suis tombée sur ton blog quand je cherchais des infos sur un shampooing Timothée, et j’étais étonnée de le trouver là :) maintenant je comprends mieux, ta position est très claire !
    J’aime beaucoup ce genre d’articles, je me doute que les gens ne sont pas toujours sympas avec toi et devoir te « justifier » n’est jamais vraiment cool, mais ta plume est tellement parfaite :D

  9. Excellent article Victoria, merci à toi ! Comme tu le rappelles justement, tout n’est pas noir ou blanc, et surtout, que les grandes marques commencent à faire un effort vers des produits plus propres (certainement en vue de la manne financière à en tirer néanmoins), donc l’impact sera d’autant plus notable au global sur les mentalités, les habitudes de consommation, et surtout l’environnement.
    C’est ce qui compte !

    • Voilà, c’est exactement ça ! On ne se fait pas d’illusions sur le fait que la plupart des marques font ces efforts pour améliorer leurs images et accroître leurs ventes. Mais au final, peu importe: si cela permet de lâcher moins de produits polluants dans la nature, c’est quand même déjà ça de gagné !

  10. Bonjour Victoria,

    Même si je n’aime pas vraiment le mot éducation dans ce contexte, je suis entièrement d’accord avec toi sur ta position et comment tu souhaites échanger avec tes lecteurs.

    Nous devons chercher des solutions ENSEMBLE et mettre en avant les bonnes initiatives. C’est difficile, voire impossible de connaitre les réelles intentions de chacun, on avance au coup de coeur, on y croit, on peut se tromper… Avant d’être green ou toute autre case, on reste des humains.

    Belle journée !

  11. C’est un super article et un super raisonnement mené là. Merci pour ce partage, tu as une facilité à communiquer ton point de vue avec bienveillance, c’est très agréable :-)
    D’ailleurs, tu en parles légèrement dans ton article à un moment donné, j’en profite pour rebondir et le souligner : je confirme que c’est grâce à des blogs comme le tien que je suis sensibilisée à modifier ma façon de consommer (en beauté, mais aussi d’une façon plus large), tu réussis donc très bien ce « pari » là. Merci à toi.

  12. Chouette article!
    Je suis aussi adepte du « faire de son mieux c’est déjà pas mal » :-)
    Concernant les cosmétiques en effet, on ne peut que saluer les initiatives des grandes marques, un petit pas c’est mieux que rien du tout. En revanche je trouve que quitte à faire la démarche d’ acheter des cosmétiques bio, à prix égal, autant favoriser la petite marque. Je pense notamment aux marques haut de gamme qui sortent des gammes « green » dont les prix sont largement concurrencés par les petites marques bien plus impliquées.
    Merci!

    • Je suis assez d’accord avec toi ! J’aime beaucoup mettre en avant des petites marques ou petits projets indépendants pour cette raison ^__^

  13. Excellent article, plein de bon sens et de tolerance !!!
    Je suis souvent génée quand je lis certains blogs ultra écolo, avec des nanas qui fabriquent tout (de la lessive au déo, en passant par les éponges et le baume à lèvre), qui comptent le moindre gramme de déchet non recyclable, qui pronent un monde 100% vegan, et qui ont parfois un ton un peu trop donneur de leçon pour moi.
    Tout le monde n’a pas le temps / l’argent / l’envie d’être un(e) puriste du green. Pourtant, il existe dans la société un tas de gens qui font des petits gestes de tous les jours, qui achètent des ampoules basse conso, qui recyclent les medicaments, les piles, qui trient les déchets, qui ne gaspillent pas les produits, qui cuisinent les restes, qui essaient d’acheter local, moins mais mieux, un peu de bio si possible, etc.
    Alors si les grandes marques de cosmétiques (ou alimentaires, ou d’entretien) s’engagent vraiment (sans greenwashing hypocrite) pour améliorer la composition des produits ou des contenants, je trouve que c’est bien de les encourager. De la meme manière qu’il faut saluer les petits gestes du quotidian fait par monsieur et madame tout le monde. Ce n’est pas en punissant les mauvais élèves qu’on les rend meilleurs, mais plutôt en les encourageant quand ils font quelque chose de chouette !
    Bref, j’adhère à ton approche !!

  14. Je suis d’accord avec toi, un monde parfait, une marque parfaite n’existe pas encore mais les grandes marques comme les petits entrepreneurs sont l’une des solutions pour l’atteindre. Mais le plus important est en effet d’avoir un public éduqué. Le problème c’est que peu font l’effort de s’intéresser à ce qu’ils se mettent sur la peau, les cheveux et les marques ne font rien pour les y aider. Je pense notamment à Lush ou Body Shop qui manient avec habilité le greenwashing. A l’école, j’ai des cours pour contrer le greenwashibg si ça en intéresse certains. ;) sinon il y a aussi l’émission « on n’est plus des pigeons » sur France 4 qui décrypte les étiquettes et le marketing des marques dont les cosmétiques. Bref il ya pleins de choix pour être plus éclairés :)

    Julie de Écolorée.com

  15. je suis totalement d’accord avec toi… Les initiatives pour être totalement green ne sont qu’un leurre parce que les nappes phréatiques sont gorgées de saloperies et qu’il faudra des années avant que tout soit nettoyé. Bref, c’est la triste réalité. Peut être qu’on peut consommer plus intelligemment ? Du moins c’est ce que j’espère de la part de l’industrie cosmétique !

  16. Coucou Victoria ! Je suis complètement d’accord avec toi je n’aurais pas dit mieux ;) c’est également comme ça que je vois les choses :)
    Idem pour le décryptage des produits cosmétiques, c’est ce que j’aimerais faire sur le blog de la boutique. Je cherche encore le format mais j’aimerais décrypter les ingrédients 1 à 1 bons comme mauvais pour apprendre petit à petit au gens et avec simplicité. J’ai déjà fait un article où je donne une petite liste à emporter pour commencer. Donc à voir… !
    En tout cas, tu as raison de défendre des marques qui même si elles ne sont pas parfaites, tentent de faire leur part.
    Bonne soirée
    Marion

  17. Très intéressante ta réflexion.
    Je trouve ça assez incroyable tous ces gens qui, dès qu’ils le peuvent, traquent la moindre « faille » (qui n’en est pas une) juste pour le plaisir de contrer et de critiquer. Certainement des gens qui s’ennuient. On peut ne pas être d’accord, c’est même normal, nous sommes tous différent et avons tous un mécanisme de pensée et des goûts propres. Mais quand je lis certains des commentaires qui t’ont été envoyés, on sent bien que ce n’est pas argumenté, et qu’ils te reprochent de ne pas être « parfaite » et de ne pas avoir un comportement « parfait ». J’adore… ces personnes devraient peut-être déjà balayer devant leur porte.

    Quoi qu’il en soit, je trouve ça super d’encourager les marques « grand public » qui font des efforts! Comme tu l’écris, le bio n’est pas accessible à tous le monde, et les efforts doivent être salués. Depuis ton post sur la nouvelle crème Avène, j’ai jeté très loin ma Nivea Soft pour la remplacer par celle-ci et j’en suis ravie ^^
    Bonne continuation à toi ;-)
    Mélissa

  18. Merci pour cet article. Je pense même qu’au delà de saluer les efforts des grosses marques de cosmétiques conventionnels pour leur impact sur la santé et l’environnement, même si, nous en sommes d’accord il reste perfectible, cela peut aussi sensibiliser à ces sujets des personnes qui ne s’y étaient jamais intéressées. Si les grosses marques s’y mettent c’est toujours un premier pas pour un large public, qui,soutenu restera là, soit approfondira sa démarche, et c’est toujours ça de gagné.

  19. Je suis tellement d’accord! Je deteste les gros discours culpabilisants et les gens qui sont intolerants.
    Et en effet, l’impact des grosses marques est important donc il faut continuer a encourager leurs efforts

  20. Tout à fait d’accord, comme toi je privilégie le bio / non conventionnel, c’est clair que je préfère et de loin soutenir des marques très engagées, mais c’est bien que des grosses marques comme Yves Rocher fassent des efforts, même s’il faut rester vigilant pour ne pas se faire berner, si certaines marques ont une démarche sincère il faut les encourager, pour que de plus en plus de marques aillent dans ce sens.

    Les gens ont aussi tendance à tout mélanger: dès qu’une marque a un vrai engagement d’un côté, il faut qu’elle soit absolument parfaite, sinon elle est accusée de ne pas être fidèles à ses valeurs. Lush par exemple, sont engagés depuis toujours contre les tests sur les animaux, mais depuis quelques temps ils sont accusés de greenwashing car leurs compos sont parfois limites. Ils n’ont jamais clamé qu’ils étaient bio, juste que leurs cosmétiques sont faits main et non testés sur les animaux…

    C’est un peu comme reprocher à quelqu’un qui fait certains efforts pour la planète de ne pas vivre dans une hutte au fond des bois: il vaut mieux faire de petits efforts que rien du tout. Je te suis tout à fait dans cette vision des choses!

  21. Coucou Victoria, j’ai beaucoup aimé ton article, moi qui suis en train de passer du conventionnel au bio/naturel progressivement.
    Mais je suis pas vraiment d’accord avec toi. Pendant longtemps j’ai utilisé des marques telles que Lush (un exemple parmi tant d’autres) en croyant sincèrement que j’utilisais du bio. Alors oui j’aurai pu retourner le produit et voir qu’il y avait du paraben dans la composition. Mais ça me venait même pas à l’idée parce que c’était avant de lire des blogs, avant de m’intéresser au monde de la cosmétique, avant de savoir même ce que voulait dire « bio ». Je comprends ton point de vue que les blogs sont aussi là pour « former » sur comment analyser les compositions mais les gens qui lisent les blogs restent une minorité dans la population.
    Je ne doute pas qu’il y ait des marques conventionnels qui fassent des réels pas dans le bon sens. Mais comment le grand public peut réellement s’y retrouver parmi ces dizaines de produits issus du greenwashing ? Même moi qui m’y intéresse, je m’y perds parfois parmi le nombre incalculable de molécules et je me rabats sur les labels bio qui au final sont la seule vraie garantie.
    J’espère avoir été claire également
    Encore merci d’avoir écrit un article sur le sujet
    Des bisous
    Constance

    • Merci pour ton point de vue, tu as bien raison de souligner le problème !

      Je ne soutiens en aucun cas le greenwashing bien sûr, et souhaite de tout coeur que les choses deviennent rapidement plus claires pour le consommateur (je crois que pour l’instant ces aspects sont mal encadrés, et qu’il va falloir créer de nouvelles lois).

      C’est pour cela qu’à mon sens, il faut absolument que la population en général soit mieux éduquée, et quand je dis cela, je pense carrément à inclure un peu de décryptage des noms INCI dans les cours de SVT au lycée par exemple ! Cela serait un moyen efficace, sinon de convertir tout le monde au naturel, au moins de sensibiliser une grande partie de la population.

      Ceci dit, pour moi, le greenwashing est un problème réel et urgent à résoudre, mais indépendant du fait que n’importe quel petit pas compte pour la planète et la santé. Je veux dire par là qu’indépendamment des motivations des marques (sur lesquelles personne ne se fait trop d’illusion, pour la plupart) et de la façon dont ils communiquent (avec plus ou moins d’honnêteté), leurs petits efforts sont essentiels et peuvent avoir des conséquences positives.

      Si un shampoing de marque leader se voit reformulé sans silicone, par exemple, c’est autant de pollution en moins dans la nature. Oui, la marque va peut-être en profiter pour faire croire à du naturel alors que seule la silicone a été retirée, et c’est nul, mais cela ne change rien, concrètement, au fait que des kilos de silicones soient économisés chaque année grâce à cet effort.

      C’est ce que j’ai voulu dire, et je ne suis pas si persuadée que ton avis soit contraire au mien – pour moi être opposé à la manipulation des marques n’empêche pas de se réjouir des petites choses qui vont dans le bon sens, qu’elles soient bien communiquées ou pas :)

      • Bonjour Victoria !
        Merci pour cet article très intéressant !
        Personnellement, ma stratégie de consommation est très différente… (je dois appartenir à la catégories des extrémistes)
        Je ne crois pas que ce sont les grandes marques qui ont besoin d’encouragement et de promotion (leur budget de communication est déjà bien assez conséquent) mais bien au contraire les petites marques artisanales.
        Je pense que ce qui motive les industriels à modifier et reformuler leurs produits c’est la perte de parts de marché et la meilleure façon d’obtenir un changement réel et non cosmétique (haha !), c’est donc de se détourner de ces grandes marques qui, pour moi, n’évolueront que sous la contrainte financière.

  22. Pour le greenwashing, j’espère comme toi que ça va s’améliorer au niveau réglementation parce que c’est vite très flou pour tout le monde.
    Pour le reste, je comprends beaucoup mieux ce que tu veux dire ! On est d’accord en effet :-)

  23. Merci tout le monde ! Vous démontrez avec vos échanges qu’il y a de l’espoir, que pas mal de personnes s’y intéressent et veulent faire quelque chose pour changer ce qui nuit la planète et nous-mêmes. C’est ce qui compte!
    Merci Victoria pour tes réflexions si justes et cet espace si enrichissant!

  24. Bonjour Victoria,

    Je rejoins ta position. Tout mini incitative est bonne à prendre, tant qu’on continue à avancer. Ce que je ne cautionne pas c’est le green washing comme tu le dis: Hey salut Coca Cola Life et H&M Conscious. J’en ai fait un article sur mon blog cette semaine, ces entreprises ne sont pas pire que les autres mais de là à vouloir me faire croire qu’elles sont meilleures… Il nous prennent pour des pigeons.

  25. Je suis tout à fait en accord avec ta position. Le changement ne peut pas se faire sans les grands groupes qui, comme tu le soulignes justement, possèdent les marques qui sont le plus grandement consommées et ont également un poids économique conséquent pour faire avancer la recherche et le développement des alternatives.

    Si l’on veut que les choses évoluent dans le bon sens pour la planète et ses habitants, il ne faut pas aller contre mais aller ensemble. Parfois, le changement peut aussi venir de l’intérieur quand dans l’éventail de marques d’un groupe il y en a une ou plusieurs qui sont positionnées sur du bio/naturel.

    J’avais eu le loisir, par exemple, de discuter avec les équipes marketing de Sanoflore qui disait que les moyens offerts par le groupe L’Oréal leur avait permis de développer davantage la recherche autour des végétaux et que les substituts naturels aux silicones trouvés avaient éveillé la curiosité des chefs de produits d’autres marques qui envisageaient de les utiliser à leur tour dans les soins.

    Je ne sais pas où ça en est aujourd’hui mais à mon sens, c’est contre-productif de boycotter une marque parce qu’elle appartient à un groupe. En les achetant, on montre que nous consommateurs, nous voulons plus de naturalité dans les compositions et que le bio pèse. Cela n’empêche pas de soutenir les petites marques niches qui ont besoin de visibilité bien-sûr :)

  26. Je trouve ta démarche très intelligente et intéressante mais d’un autre côté j’ai aussi quelques réserves.
    Je suis comme toi, j’aime que des marques comme Timotei ou encore H§M se décident à proposer une gamme bio.
    Clairement, ce n’est peut-être là le but de ton article aujourd’hui mais je vais me lancer. Ce qui moi peut me m’interpeller c’est d’avoir un blog orienté bio et présenter des produits comme Avène. Je cherche pas la discorde ni rien mais ça résonne en moi comme un double discours. D’autant plus si ça vient d’un partenariat. Après, je suis consciente que c’est ton blog, tes choix; et que c’est peut-être moi qui catégorise ton blog systématiquement dans un blog bio alors qu’il n’en ait rien. J’ai sans doute moi aussi ma part de responsabilité là-dedans.
    Je trouve ça dommage. J’écris ça ici mais ça aurait pu être un autre blog mais je trouve tes propos honnêtes et encore une fois, réfléchis. Ce qui n’est pas le cas de toute le monde. Finalement, je pense que ce qui me déçoit le plus dans la « blogosphère » bio c’est de retrouver les mêmes travers que la blogosphère classique. Alors oui, personne n’est parfait; moi la première d’ailleurs. Mais, y a des choses qui me paraissent particulièrement contradictoires .
    Encore une fois, je ne cherche ni la bagarre ni à te blesser (surtout pas) mais j’avais envie de donner mon avis. Et, je m’excuse d’avance si j’ai un peu dérivé du sujet initial.

    • Au contraire, on est là pour discuter et c’est tout à fait le sujet ! Mais je ne comprends pas trop ta remarque du coup, puisque d’un côté tu dis trouver ma démarche intéressante, et d’un autre tu me reproches de soutenir les efforts de la nouvelle gamme Avène. L’article sur Avène était 100% sincère (je comprends qu’on croie qu’un article de partenariat ne le soit pas, mais c’était vraiment le cas, surtout que je ne suis vraiment pas du genre à promouvoir un produit qui ne me correspond pas). Mais surtout il était justement basé pile poil sur ma conviction qu’il faut encourager les évolutions des grandes marques vers moins de toxicité. Moi j’ai trouvé vraiment génial qu’ils évoluent dans ce sens, pour toutes les raisons citées dans cet article. Donc quel est le problème ? Je le redis: le monde est fait de nuances. Avène n’est pas tout noir, et s’ils font quelque chose qui semble aller dans le bon sens, je suis ravie de le signaler.

      • Tout d’abord, merci de m’avoir répondu! Ça fait plaisir de voir que toute discussion est possible.
        Quand je disais que je trouvais la démarche intéressante c’est lorsqu’une marque classique se met à réaliser une gamme entièrement bio ce qui n’est pas le cas d’Avène me semble-t-il.
        S’ils peuvent mettre moins d’ingrédients nocifs pourquoi ne pas en mettre pas du tout? Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout ? Je sais qu’on dit souvent que Rome ne s’est pas fait en un jour mais quand même. Pour tout dire, je salue même les marques qu’ils ont commencé à ne plus mettre de paraben dans leurs produits mais en même temps que j’approuve ce grand pas, je n’utilise plus leurs produits. Tu vois la nuance? Mais, j’ai conscience que cette décision est propre à chacun et ne regarde que la personne concernée.
        L’important c’est d’avoir le choix et de respecter celui de l’autre. Et surtout, d’en discuter.
        Merci encore, Victoria.

  27. Très bel article bien tourné! Je vois sur certains blogs des bloggeuses qui s’interrogent comme toi des critiques qu’on peut leur faire quand elle parle des efforts des grandes marques et je ne comprends pas toujours pourquoi. Comme tu le dis, certaines marques tentent de nous berner en affichant des compositions ou des parti-pris plus « green », mais moi je me dis que si les grandes marques s’y mettent, et tentent pour certaines de réduire leur impact et leur utilisation de produits néfastes, c’est qu’il y a une influence suffisante pour qu’elles se sentent « obligées » de se parer d’une gamme plus correcte. A mon sens tu peux considérer ton pari de partager positivement et avec enthousiasme, car plus je te lis et plus je me tourne vers d’autres possibilités, que ce soit pour la cosméto, la nourriture ou même l’entretien de mon intérieur. Tu m’inspires et je pense que je ne suis pas la seule, et je t’en remercie chaleureusement! Si chacun et chacune fait un pas au fil du temps pour vivre plus sainement et en préservant notre monde, on va il me semble dans la bonne direction et plus on en sait, plus on peut partager et parvenir à de plus belles vies. Merci Victoria de nous éclairer avec le sourire et sans jamais nous faire la morale. Très bon weekend :)

    • Je suis tout à fait d’accord avec toi, et très touchée par tes mots adorables. Ça me fait chaud au coeur, merci à toi <3

  28. Et bien je suis tout à fait d’accords avec toi! Le monde n’est pas tout noir ou tout blanc il est nuancé et je n’aime pas les gens absolument fermés dans un sens comme dans l’autre car pou moi ils sont totalement en dehors des réalités du monde. Comme tu dit, tout le monde n’a as les même priorités et on ne peux obliger personnes alors effectivement même si ces grandes marques ne sont pas parfaites, il est important de souligner et encourager leurs efforts car c’est aussi comme ca que les choses vont progresser dans le bon sens.
    Effectivement c’est super important de pouvoir lire les étiquettes mais franchement c’est aussi prise de tête de vraiment savoir si retrouver, j’avoue étre moi même parfois un peu perdu car je ne suis pas spécialisé la dedans je n’ai donc pas une maitrise de tout les composants et c’est parfois dure de savoir si un pdt est vraiment cleen ou non! Le plus important pour moi reste d’essayer et d’être dans une démarche attentive, consciente et le plus éclairés possible. Et arrêter de toujours jeter la pierre franchement c’est fatiguant et n’amène à rien , chacun est libre de faire ce qu’il veut après tout ..

  29. Je me souviens avoir été choquée par certaines réflexions que tu te prenais récemment sur ton post pour Avène. Tu t’en étais bien défendue mais, c’est triste de devoir s’habituer à ça. Si on revient sur ton blog c’est parce qu’on a envie de te croire donc on se fie à ton éthique, non ? Le bénéfice du doute, la bienveillance, le respect avant toute chose ce serait quand même plus sympa.

    Concernant le sujet, je suis tout à fait d’accord avec toi. Ca m’irrite d’ailleurs un peu quand je vois de gros parti pris, sans nuance, sans analyse, sans rien. Même dans les cosmétiques, on y va de son « tous pourris ». Je suis totalement d’accord avec toi sur l’éducation. Il n’y a que comme ça qu’on est responsable et libre de ses choix, qu’on s’émancipe de la communication et des stratégies marketing. Tiens, d’ailleurs, ça me donne des idées !

  30. Et par hasard Yves Rocher te paye 1 semaine de vacances…

    Vous êtes toutes pareilles, Justine (de la chaîne Beautybyjustine) nous faissait une jolie vidéo il y a quelques semaines pour nous parler de l’importance du bio et du « green » dans sa vie et ce soir je vois qu’elle part aussi avec Yves Rocher.

    Bien essayé, mais cet article n’est à mes yeux que la façon de laver ta conscience.

    Je sais que vous en foutez, mais je suis très blasée…

    Amusez-vous bien.

    • J’étais sûre que quelqu’un me dirait quelque chose du genre, puisque mon article tomberait quelques jours avant le voyage. Il se trouve que tu te trompes lourdement puisque j’ai préparé ces explications depuis les réactions par rapport à mon article sur Avène, qui faisaient écho à celles pour Timotei il y a quelques années, puis qui ont eu lieu aussi pour Yves Rocher. Simplement je n’ai pas eu le temps de le terminer avant la semaine dernière puisque j’y ai passé des jours et des jours – c’est mal tombé, mais ça ne change rien à sa sincérité, et d’ailleurs ma participation au programme de découverte Yves Rocher découle de l’avis que je développe dans l’article. Ma conscience est tout à fait légère, merci bien ! Je suis ravie de voir de plus près ce qu’essaye de faire Yves Rocher, parce qu’ils font des tas de choses chouettes, et cela n’a aucun impact sur ma liberté de penser – tu le saurais si tu attendais de voir mon compte-rendu avant de juger ;)

  31. Bonjour Victoria,

    Je suis sensibilisée depuis peu au mode de vie vegan ; j’ai fait mon cheminement seule, en me documentant beaucoup, et je cherche aujourd’hui des produits cosmétiques de qualité non testé sur les animaux (que ce soit la formule ou les ingrédients composant le produit).

    Aurais tu des marques de cosmétiques (maquillage/cremes/nettoyant visage) et de produits ménagers 100% vegan et non testés sur les animaux à recommander ?

    Un grand merci d’avance pour ta réponse.

    • Coucou Séphora ! Je te conseille peut-être de parcourir ma catégorie beauté: j’ai des articles de découvertes + des revues plus complètes de soins et maquillage, et normalement je précise toujours quand le produit est vegan / cruelty-free. En maquillage notamment je sais que Lavera propose des produits bios ET vegan, et en soins il y a pas mal de choses aussi, pour des prix très accessibles. En soins vegan et naturels, les marques ne manquent pas à vrai dire, mais parfois les prix sont assez élevés… J’espère que tu trouveras ton bonheur !

  32. Très bon article, très réfléchi comme toujours.
    J’aimerais mieux savoir décrypter les étiquettes. As-tu une idée de comment je peux me constituer un « glossaire » perso pour reconnaître les différents ingrédients à bannir/privilégier? :)

    • Coucou Marilou ! Tu n’es pas la première à me le demander. Je vais voir si je peux préparer un petit article au moins introductif concernant les ingrédients qu’il faut vraiment savoir repérer. Sinon, je te conseille le livre « La vérité sur les cosmétiques » qui répertorie tous les noms des ingrédients problématiques et qui devrait donc beaucoup t’intéresser !

  33. Je vais aller un peu à contre courant des réponses apportées en commentaires, car je pense avoir un point de vue un peu plus nuancé.

    D’un côté je comprends que certains boycottent des marques comme The BodyShop car cela fait partie de L’Oréal, même si je n’irais personnellement pas jusque là personnellement.

    D’un autre côté, quand une marque (et non d’un groupe) reformule un produit ou lance une nouvelle gamme, tout en ne changeant rien à ses autres produits, j’ai l’impression que c’est juste une sorte de « test marketing » et qu’on endort le consommateur plus qu’autre chose. Dès lors, quand bien même ce produits ou cette gamme aurait un impact non négligeable en terme de volumes par exemple, je ne pense pas que ce soit une solution à long-terme, car cela envoie un message qu’on se satisfait d’une « demi-mesure ». Mon avis diffèrerait en revanche si une marque affiche une réelle démarche écologique en reformulant / changeant le pack (par exemple) de la majorité de ses produits.

    Comme je ne suis pas sure d’être claire, je vais prendre un exemple. Si je compare ça à l’alimentaire, ça me ferait penser par exemple à un Charal qui lance une gamme de steaks de soja, ou un Nestlé qui lance un yaourt au lait végétal, tout en conservant le reste de leurs gammes telles quelles. Certes cela voudrait dire plus de personnes exposées à des alternatives végétales, mais concrètement cela ne soulèverait pas le coeur du problème. C’est mon côté abolitionniste ;)

    Quoi qu’il en soi, je ne me permettrais jamais d’être agressive voire d’insulter une personne dont l’avis diffère du mien. Je trouve ça bien dommage que ça t’arrive Victoria, et j’imagine à beaucoup d’autres blogueuses d’ailleurs, puisque c’est très facile d’être agressif par écran interposé. On ne se permettrait pas une telle violence verbale en face à face. Enfin, ça c’est un autre sujet ;)

    • Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir de lire un avis différent bien expliqué et non agressif <3 je suis vraiment friande de débats et je ne demande qu'à lire diverses opinions pour essayer d'ajuster au mieux la mienne, mais généralement le ton est toujours un peu tendu, et tout le monde se braque. Alors MERCI !

      Ton exemple fictif de Charal me fait bien comprendre ce que tu ressens. C'est vrai que mon côté idéaliste est un peu gêné qu'une marque tente un effort d'un côté tout en maintenant des comportements non écologiques et non éthiques d'un autre côté...

      Mais en même temps je me dis: s'ils voient que leurs steaks de soja marchent bien et sont plébiscités, est-ce qu'à terme ils ne changeraient pas leur production, ne se poseraient pas de questions ? Est-ce que le fait de plébisciter les efforts d'une marque que d'habitude on ne soutenait pas, même s'ils ne sont que ponctuels, n'est pas une manière de leur faire comprendre que ces efforts sont appréciés et donc bons pour tout le monde (planète + bénéfices) ?

      Évidemment, cela suppose des compromis, perdre un peu de "pureté" quelque part, mais mon côté très terre à terre (celui qui se bat dans ma tête avec l'idéaliste ^^) me fait penser que parfois il faut se salir un peu les mains pour faire bouger les grands géants immuables... Enfin sans excès non plus, hein, comme je le disais dans l'article j'essaie toujours de faire de bons choix et de tendre la main seulement aux projets qui semblent vraiment intéressants !

      En tous cas je sais que ma position n'est pas parfaite justement, et que ce sujet est assez complexe... Alors je te remercie de l'avoir enrichi de ton point de vue.

      • Je comprends tout à fait, et effectivement on a tous un arbitrage à faire entre nos idéaux et la réalité bien plus complexe.

        En fait cet article et ton discours m’a vraiment rappelé le débat entre abolitionniste et welfariste dans la cause animale, les 1ers ayant peur que le discours des seconds noient le poisson, ralentissent le débat et se satisfassent de compromis. A l’inverse les seconds accusent les premiers de positions incompatibles avec la réalité économique et sociétale. Même si je comprends les 2 approches, j’ai tendance à me ranger du côté des abolitionnistes, car j’ai l’impression que ce sont eux qui font le plus bouger les lignes (par exemple une asso comme L214 a fait beaucoup plus pour le bien être animal que des associations plus « timorées »).

        Mais enfin, je crois que nous n’aurons la réponse qu’à long-terme sur quelle démarche privilégier, et surtout si les deux sont compatibles à long terme.

        Je crois que chez les puristes, il y a aussi une difficulté à refaire confiance à des marques qui n’ont pas été éthiques dans le passé (voire à « pardonner »). On applique le même genre de comportement social que si l’entreprise était une personne. Enfin, c’est une théorie personnelle!

  34. Coucou ! Super article je suis entièrement d’accord. Ça me fait penser aux remarques que l’on reçoit lorsqu’on est tout fraîchement devenu végétarien : « ah donc tu ne manges pas de viande, mais tu acceptes que les poulets… » à la recherche de la moindre contradiction alors que l’action qu’on entreprend est, à l’origine, positive!
    D’ailleurs, ça me rappelle aussi (au sujet des critiques) un article de Friendly beauty sur « le mythe de la blogueuse parfaite » très bien fait aussi.
    Bon courage en tout cas :)

  35. Bonjour !
    Je voulais réagir aux derniers commentaires.
    Je crois qu’il n’est pas impossible de vivre en adéquation avec ses principes.
    Il y a tellement d’initiatives individuelles incroyables.
    Il y a des gens qui idéalisent la réalité et des gens qui réalisent leur idéal.
    Des créateurs, des artistes et des artisans.
    Il y a des gens qui croient à la désindustrialisation et à la relocalisation des activités économiques et commerciales parce que la logique de la croissance confine à l’épuisement (des sols et des hommes)
    Et puis il y a les financiers. Les groupes qui rachètent des marques pour en augmenter encore et toujours plus la productivité.
    Le problème c’est que les dirigeants des entreprises ne sont plus au service d’une économie réelle, à dimension humaine, mais des parts de marché et des indices boursiers.

    Une entreprise est une personne morale, juridiquement. Elle est constituée de personnes physiques. L’Oréal aussi.
    Dépersonnaliser, c’est déresponsabiliser.
    Je n’achèterai pas de produits H&M Conscious parce que H&M est non conscious à 90 %
    Je suis ravie de rencontrer mon maraicher le vendredi matin au marché ou de m’entretenir au téléphone avec ma savonnière, passionnée par son métier.
    Je suis contente de contribuer à les faire vivre, à ma modeste mesure.
    Chaque geste de la vie quotidienne est un acte politique mineur.

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