Grey Cocoon

Dans deux jours, j’aurai 27 ans, et comme lors de mes quelques derniers anniversaires, je ne peux m’empêcher d’avoir le sentiment drôle et nostalgique, doux et amer, que la vie ne se passe jamais comme prévue.

Lorsque j’étais petite, et même encore aux débuts de mon adolescence, mon idéal était d’être mariée autour de mes 27 ans et de commencer à avoir des enfants dans la foulée, pour être une maman jeune. C’était l’âge très précis que j’avais calculé. Je m’imaginais déjà tranquillement installée dans ma vie professionnelle, complètement adulte, bref, un parcours classique d’une vie bien menée.

Aujourd’hui, ces intentions me font rire autant que, je l’avoue, elles me troublent légèrement. Arrivée à l’âge fatidique, je ne peux que constater que rien n’est comme je l’avais pensé. Je viens à peine de terminer des études inattendues après une reconversion complète, je travaille à mon compte sur mon blog et des projets divers qu’il est impossible de définir par une étiquette très claire, je suis expatriée depuis plus de cinq ans et sans doute encore pour un moment, je n’ai strictement aucune envie d’avoir un enfant prochainement, le mariage ne pourrait pas moins m’intéresser – bref, un bilan complètement opposé.

Je suis heureuse de mon parcours, qui me correspond, et profondément fière de ma liberté, qui m’épanouit et me permet de vivre ma vie comme je l’entends, sans me laisser influencer par la pression sociale de la stabilité et des voies toutes tracées. Je ne sais pas de quoi sera fait demain, mais pour moi cela n’a rien d’angoissant – au contraire, c’est un champ ouvert de possibilités.

Et pourtant, même s’il me coûte de l’avouer, je ne peux m’empêcher de me comparer parfois (on en revient encore à cette mauvaise habitude) au modèle parfait que j’avais en tête, et que sûrement certains de mes proches avaient aussi imaginé à mon sujet. Aux exemples que je vois autour de moi, aussi: les camarades qui ont des super jobs, qui commencent à se marier… Mes parents seraient-ils plus fiers de moi si j’étais installée, avec un travail fixe, et l’intention de fonder une famille ? Aurais-je été mieux considérée par la société si j’étais cadre dans une entreprise, si mon schéma de vie était plus classique ? Cette petite voix fourbe, lorsque je l’écoute, ne manque jamais de m’ébranler un tout petit peu.

Heureusement, j’ai en moi une force précieuse: celle de très bien me connaître. Je suis ma propre boussole. Je sais toujours pourquoi je suis quelque part, et où j’ai envie d’aller. Même si mon chemin semble un peu biscornu, je me sens parfaitement à ma place. Je suis forcément là où je dois être.

Je ne gagne pas encore très bien ma vie, et je ne suis pas vraiment stabilisée; je suis peut-être un peu « à la traîne » par certains côtés. Mais je suis passionnée par ce que je fais, entourée à la perfection par un amoureux attentionné, une famille aimante et des amis qui sont toujours là pour moi. Je vis dans des endroits géniaux. Je m’accepte de mieux en mieux. J’ai confiance en mes capacités, et je sais que je peux toujours apprendre et m’améliorer, me relever à chaque chute. J’ai des projets plein la tête, et encore des tas de rêves pour m’animer. Que demander de plus ?

Alors finalement, à l’approche de cet âge fatidique, je ne retrouverais ce rêve d’enfance pour rien au monde. J’embrasse tout de mon présent: les doutes, les batailles, les éventuels manques de reconnaissance, mais aussi la satisfaction, l’épanouissement, le courage, les possibilités et la passion. C’est un destin un peu particulier, mais c’est vraiment le mien.

Et puis, si je repense à cette petite fille sûre d’elle que j’étais, qui aimait imaginer sa vie… J’ose presque me dire qu’elle serait quand même heureuse, en me rencontrant aujourd’hui, de voir ce que je suis devenue.look-manteau-suncoo-gris3look-manteau-suncoo-grislook-manteau-suncoo-gris7look-manteau-suncoo-gris5look-manteau-suncoo-gris4look-manteau-suncoo-gris6

Entre un rayon de soleil et une averse de grêle, j’ai voulu vous montrer mon nouveau manteau, destiné à prendre la relève de ma parka-doudoune lorsque le temps est un peu plus clément. Vous verrez néanmoins que les bords du bas rebiquent, ce qui lui donne une forme un peu bizarre… Il faut que j’arrive à les aplatir, mais je n’ose pas utiliser un fer à repasser trop chaud, et la température douce est inefficace. Si vous avez une astuce, je prends ! :)

Manteau Suncoo via Monshowroom* (plus dispo, mais dispo ici)
Jean Only via Monshowroom*
Sac Hope Matt & Nat
Bottines Igor via Monshowroom*
Écharpe en cachemire Al Capra

*partenariat

NB: J’ai bien pris en compte vos remarques concernant le fait que l’on ne voie pas les images des articles listés en cas de recherche ou d’entrée dans une catégorie. Vous avez raison, il vaut mieux qu’elles soient visibles, et c’est désormais arrangé ! Merci pour ce feedback !

81 commentaires

  1. Mon médecin m’a dit un jour  » vous faites des études/ voyagez à l’âge où vous pouvez facilement avoir un bébé, mais vous voulez des bébés à 35ans où les chances s’amenuisent, ce qui vous oblige à consulter.  » C’était mon cas, étude longue, envie d’en profiter ensuite.. Puis j’ai galèré 2 ans pour l’avoir ce bébé (sans traitement heureusement et à 31 ans).
    Juste pour vous dire que c’est bien d’en profiter, mais l’horloge biologique elle, elle continue d’avancer à l’attendant.. Donc si vous changez d’avis, ne le faites pas trop tard..à 30 ans généralement il y à un déclic qui s’opère…

    • Oh oui quand même, à 30 ans ça va encore ! Je connais une bonne poignée de femmes qui ont eu des enfants entre 35 et 40 ans (dont ma maman) sans aucun souci heureusement. Être mère me semble une telle responsabilité que je pense qu’il vaut mieux être bien sûr de soi que de se mettre à agir seulement par angoisse de l’horloge biologique !

      • Je suis carrément d’accord avec toi Victoria il faut être un minimum prêts pour avoir un enfant c’est la base! Ma mère a attendu 39 ans pour avoir son 1er et unique enfant et c’est le bon moment pour elle! Mais comme le dit Marylou j’ai questionné ma gyneco hier concernant la fertilité (car j’ai une amie de 31 ans qui peine à tomber enceinte elle va devoir entamer des traitements car elle a des soucis de fertilité, elle est pas ravie…) et le docteur m’à dit le meilleur indicateur de fertilité c’est l’âge ya rien à faire. En dessous de 30 ans il y a 60% de chances par cycle de tomber enceinte, entre 30 et 35 ans il y en a 40% et après 35 ans ça passe à 15%. Meme si chaque femme est differente bien sur ca m’a un peu estomaquée :) j’ai pas de projet immédiat (30 ans) mais j’ai réfléchis un peu quand meme ayant un amoureux top et je pensais attendre le plus possible (autour de 35 selon l’envie :) ) et en fait je me rends compte qu’il ne faudra si possible pas trop tarder non plus car si malheureusement besoin de faire des traitements c’est mieux de ne pas avoir passé certain cap pour ne pas trop galèrer… et se rendre malade d’angoisse ! Je veux pouvoir essayer d’avoir un enfant et vivre une grossesse en étant le moins stressée possible pour le bien de tout le monde! En tout cas je me dis qu au moins j’ai toutes les cartes en main pour prendre des décisions, ou pas :)

      • Oui oui il faut être prête bien sûr! J’en avais envie mais à cause de l’horloge je n’ai pas voulu prendre de risque donc je me suis lancée. Mais il n’y aurait pas eu cette satanée horloge, j’aurais attendu qq années. Mais je suis très heureuse d’être Maman et le Papa aussi. Tellement que j’en ai parfois les larmes aux yeux quand je parle de ma fille :)
        Il ne faut SURTOUT pas se forcer si l’envie n’est vraiment pas là et bien sûr certaines femmes arrivent à en avoir tard. J’espère que pour le 2ieme je ne mettrai pas 2 ans non plus, car nous en voulons 3 ;)

      • Laura, c’est exactement ce cheminement que j’ai fait il y a 2 ans.

  2. Je viens à peine d’avoir 18 ans et pour ma part je suis encore aujourd’hui en train de bâtir mon idéal de vie, ma petite projection personnelle des années à venir.. Et que quand j’y pense, c’est un peu comme toi que j’aimerais devenir, une personne qui voyage, qui découvre, qui suit ses passions au maximum et qui apprend à s’écouter, à trouver sa place dans le monde et à être épanouie sans avoir le sentiment de ne rien devoir à personne. Alors peut-être que tu ne rentre pas dans le cadre de ton idéal, mais en tout cas tu es un beau modèle de vie, et tu m’inspires beaucoup tout les jours.

  3. J’aime ton blog en bloc, Victoria, mais je chéris encore plus ces articles plus personnels nourris de tes réflexions sur la vie, sur l’acceptation de soi et de son parcours.
    Évidemment, ça me parle beaucoup, tellement, je suis un petit peu dans le même cas, des études terminées tard parce que reprises, changées, bifurquées, une vie d’expat’, un métier que personne ne réussit à bien définir et qui provoque des conversations étranges auprès des aînés. Et aucune envie de rentrer dans un moule ou dans une case, parc que je suis si bien comme ça, tant pis si les factures sont parfois un peu compliquées à payer à la fin du mois et tant pis si autour de moi, tout le monde est casé-marié-installé-papa-maman, tant pis si ma petite sœur a une « meilleure situation » que moi.
    Je suis heureuse de ma petite vie à des années lumières de celle que j’imaginais avoir -et sans doute à des années lumières de ce que mes parents attendaient – et je crois que savoir se laisser porter par ses propres convictions et choix, ça vaut toutes les fiches de paies conventionnelles de la terre.
    Ce petit aspect « à la traîne » comme tu dis, finalement, moi je l’aime bien pour moi : c’est lui qui, je crois, m’a offert toutes les expériences folles que j’ai eues, ce travail dans lequel je m’épanouis totalement alors que si j’avais pas accepté à un moment donné de fuir la pression sociale, je sais pertinemment que je serais aujourd’hui dans la moyenne « de ce qu’il faut avoir fait à 28 ans », mais pas vraiment si heureuse.

    Tu as un petit air un brin nostalgique je trouve, sur ces photos – tu n’en es pas moins jolie comme tout ! Bref, merci pour tes articles Victoria !

  4. Ton petit texte me parle complètement, je viens de fêter mes 27ans moi aussi, je suis expatriée en Écosse pour un temps indéfini et avec l’envie de visiter un ou deux autres pays avant de « me ranger ». J’ai fais de longues études pour devenir architecte mais pour le moment je suis serveuse (redemarrer à zéro dans un nouveau pays lorsque l’on n’est pas bilingue n’est pas aisé!!) Souvent je me demande si c’est bien malin de vivre comme ça mais j’adore voyager, découvrir le monde et m’enrichir de nouvelles rencontres. Je crois que pour le moment c’est ce qui me convient et me rend heureuse, alors pourquoi tout changer pour suivre le moule de la société? Profitons de nos vies et suivons notre petite voix intérieure, elle sait ce qui nous convient!
    Ps: L’orsque j’étais enfant, l’âge « parfait » pour m’installer et fonder une famille était… 24ans! Oups…je crois que c’est raté ^^

  5. Comme tu le dis si bien, la petite voix fourbe me rattrape de plus en plus aujourd’hui.. 28 ans, je vis à l’étranger et je suis encore stagiaire. Je suis quasi sûre de moi et de mon parcours, j’ai fait une reconversion qui m’intéresse énormément, mais quand je me compare à mes amis avec des « boulot de folaïe » à Paris, j’ai l’impression d’être vraiment à la ramasse..

  6. Oh et pour le manteau, repasse le avec une pattemouille (morceau de tissu humide que tu poses entre la pièce et le fer) avec la vapeur au max!

  7. 29 ans, expatriée au Mexique et prochainement au Canada, depuis peu sans compagnon, ayant tout quitté de mon boulot dans lequel je ne m’épanouissais plus, je suis aujourd’hui partagée entre la peur de l’inconnu et l’envie de voyager, d’embrasser de nouveaux projets et d’apprendre progressivement à me redécouvrir. Les gens comme toi sont de vrais modèles pour moi Victoria, je suis admirative de ta force, de ta passion et de ta capacité à te faire confiance pour avancer. Tout comme toi, je vis avec la petite voix dans ma tête, d’autant plus que dans mon entourage les mariages – enfants commencent à se multiplier… Ton blog est un vent de fraicheur et une vraie source d’inspiration. Merci pour tout ça, et surtout bon anniversaire! :)

  8. Le principal c’est que tu te sentes bien , en phase avec toi même. Les plans, ça ne donne jamais ce qu’on avait prévu. :) C’est mieux . Bon anniversaire !

  9. Je ne peux que partager ton point de vue! C’est parfois difficile d’aller a l’encontre d’un modele pre-etabli, et surtout de la projection que l’on avait de la vie que l’on pourrait avoir dans 10, 15 ans… Mais pour avoir eu mon chemin a moi, je ne peux te dire que ceci: je ne changerais rien meme si je pouvais!

  10. Isthatabluerabbit Répondre

    Ne pas être conforme aux dictats de la société mais à ses besoins personnels c’est pas toujours facile! :) (On se retrouve parfois face à l’incompréhension des gens qui souhaitent des choses différentes des nôtres) Mais ça rend tellement plus heureux…Et puis finalement, est-ce que ceux qui sont rentrés dans le moule sont forcément plus épanouis? Je ne suis pas certaine…certains oui d’autres non, à chacun son chemin. Et surtout rien ne nous empêche de changer de route ;) Je fais partie de ceux qui pensent que rien n’est figé et que l’on vit certaines expériences parce que l’on avait besoin de comprendre certaines choses pour un avenir meilleur, pour un bien-être véritable. Pour ma part Victoria je trouve que tu as un beau parcours, tes réflexions m’inspirent. J’aimerais beaucoup être une source d’inspiration pour autrui. Je te souhaite plus de bonheur pour l’avenir.

  11. Ah les anniversaires… A notre âge on ne peut s’empêcher de faire un petit point chaque année mais quoi qu’il arrive il faut s’en détacher rapidement. Après j’avoue aimer me donner quelques objectifs : réaliser telle ou telle chose, faire des efforts pour ci ou pour ça, oser lol
    NB : ton manteau à l’air hyper confo :)
    http://mesptitsbonbons.blogspot.fr/

  12. Ton texte est à la fois troublant et rassurant… Je vais avoir 21 ans à la fin du mois et c’est exactement comme ça que je m’imagine encore à 27 ans : mariée et avec déjà un bébé, au moins en cours de route. C’est étrange finalement de toujours avoir en tête que peut-être rien de tout cela ne se passera comme prévu. Mais rassurant, donc, de constater que ce n’est pas toujours plus mal.

  13. Je me reconnais tellement dans ton article (et joyeux anniversaire au passage :) ). 27 ans aussi, ma vie n’est pas celle que j’avais imaginé, le choix d’une reconversion il y a 4 ans. J’ai aussi vécu 2 ans à Barcelone et me voilà depuis plus de 6 mois dans ta Belgique de sang. Parfois quand je me retrouve avec mes collègues de boulot pour la plupart plus jeune que moi je me sens vieille pourtant 27 ans c’est pas si vieux que ça, tout est dans la tête (enfin presque). Mon alimentation aussi a évolué, les livres végé commencent à s’accumuler. Des nouvelles envies, rien n’est fini!

  14. Muchas felicidades Victoria. Du haut de tes 27 ans tu as compris des choses que certaines personnes mettent une vie à reconnaître. Merci pour ce partage.
    Avec mon mari nous avons beaucoup profité après nos études, c’est seulement 10 ans après notre rencontre à la fac que nous avons eu nos jumelles. Aujourd’hui avec le recul je pense que pendant longtemps on s’est trop consacrés à nous-mêmes. Ceci n’est évidemment valable que moi et mon couple.
    Hasta pronto

  15. Très bel article Victoria. La liberté est la clé. Nos grands mères et arrières grands mères seraient fière de nous, elles qui ont eu des vies moins libres.
    Nous avons changé de vie en devenant maman, à 31 ans, nous avons tout quitté pour nous lancer dans la Mode éthique : http://lesindependantes.com/. Pas facile tous les jours et en même temps tellement grisant. Au plaisir de te lire !

  16. Un petit mot, juste pour dire que je viens de découvrir ton blog et cet article par hasard et grâce à toi je viens de découvrir la marque Matt & Nat. Merci j’ai craqué pour un joli sac :)

    Bonne continuation à toi.
    K.

  17. J’aurais pu écrire exactement les mêmes mots tant je partage tes réflexions et ton état d’esprit !
    A 28 ans j’entame tout juste une reconversion et ne « gagne » pas encore vraiment ma vie, je viens de me marier mais on souhaite voyager, profiter pendant encore quelques temps, tandis que beaucoup de personnes dans notre entourages ont déjà un ou plusieurs enfant(s), achètent des maison, évoluent dans leurs jobs etc.
    Je connais donc cette petite voix fourbe qui nous rappellent ce décalage, et nous font intérioriser cette fameuse « session sociale », mais tu as bien raison de faire confiance à ta boussole intérieure et de poursuivre ta propre voie … c’est forcément la meilleure !
    Et puis, certes, il est peut-être plus difficile de tomber enceinte passée la trentaine mais comme tu le dis, ça dépend des femmes (ma mère m’a eue à 32 ans sans souci !) et surtout, je suis convaincue qu’il vaut mieux attendre, cumuler de belles et riches expériences, des souvenirs de voyage, consolider son couple afin de pouvoir transmettre tout ça à ses enfants et faire des parents épanouis plutôt que de se conformer à une norme et être frustré ne tout ce que l’on ne pourra plus jamais faire, du moins plus de la même façon, une fois les enfants là.
    Continue à vivre ta vie avec la même curiosité et le pétillant qui transparaissent à travers ton joli blog, et le reste suivra naturellement, au bon moment ;-)

  18. J’ai envie de dire juste un truc : se faire congeler les ovules, c’est la seule solution pour les femmes de la nouvelle génération. C’est interdit en France car ce pays est réactionnaire et patriarcal (ça devrait être un combat féministe majeur aujourd’hui) mais autorisé dans la plupart des pays européens dont la Belgique. Ça coute cher, 3000 euros. Mais c’est l’assurance augmentée de pouvoir faire un bébé quand on veut si on veut, avec ses ovules à soi, et même passé 37-38. Jusqu’à 52 ans !

    Tous les gynécologues spécialistes de la fertilité le conseillent aux femmes, passé 30 ans. Ça + un examen de fertilité pour savoir où on en est car ça n’est pas parce qu’on a des règles régulières qu’on ovule et qu’on est fertile. Et je sais de quoi je parle !

    Quand j’étais petite, je rêvais d’avoir un appart, avec un chien et faire une coloc avec des gens. Je ne voulais pas d’enfant. J’ai voulu un enfant trop tard, soit à 38 ans. Pareil que beaucoup de femmes d’aujourd’hui : après mes études longues, après avoir rencontré un homme sérieux, après avoir un peu d’argent pour ma carrière… Comme la majeure partie des femmes de ma génération, on est décalée psychologiquement par rapport à l’horloge biologique. On vit une forme d’inconscience, on est leurrée. On se croit libérée, on se prend pour des hommes en un sens alors qu’en réalité… Il y a une éternelle injustice qui coure cette fois en nous : la procréation.

    Ce problème des femmes nouvelles génération qui font des enfants tard et pour qui parfois c’est trop tard, c’est un nouveau phénomène sociétale que les gynécologues de la fertilité sont en train de découvrir dans leur cabinet ! Pleins de femmes de 37- 40 ans, parfois célibataire ou en couple et qui ont eu une envie d’enfant tardive, viennent pleurer dans leur cabinet en ce moment car infertiles.

    Ces femmes sont dans une logique décalée, éduquée au slogan trompeur de « Un bb quand je veux, si je veux » n’ont plus conscience de la contingence limité biologique de l’acte de faire un bébé. Elles sont leurrées aussi par ces stars qui font des enfants à 47 ans grâce à des dons d’ovules (et qui cachent qu’elles ont été cherché un ovule d’une autre femme plus jeune, car les leur étaient en fin de parcours, inutilisable). Donc attention. Méfiez-vous de vous.

    Pour revenir à mon cas, 38 ans, un an d’essai pour faire ce bébé mais ça ne marchait pas. 39 ans, direction, gynéco et découverte d’un problème chez moi. Découverte aussi que passé 35 ans, on ne fait que 6 mois d’essai et si au bout de ces 6 mois, rien ne vient, on va direct chez le gynéco. On ne perd plus de temps inutilement.
    Donc pour mon cas, insuffisance ovarienne et Fiv obligatoire. Mais découverte qu’en France, les PMA ne prennent pas les femmes de 38 ans car ça fait baisser leurs taux de réussite. Or si leurs chiffres positifs baissent, les subventions qu’ils reçoivent baissent aussi. Ils ne le diront jamais officiellement car ça serait hors la loi. Mais c’est connu. Toutes les femmes sur les forums fertilité peuvent en parler.

    Donc, les PMA publiques (où il n’y a pas besoin de faire une avance de frais) ne prennent au mieux que des femmes de la petite trentaine, maxi 35 ans. Ils peuvent faire des exception pour les femmes de plus de 35 ans mais qui ont déjà eu un enfant minimum. Pour les autres, les nullipares, ils vous diront « nos listes d’attente sont trop longues, parfois un an ou deux, ça risque de vous faire perdre un temps précieux. Basculez dans le privé ». Deuxième inégalité.

    Alors, il faut aller dans le privé et là, ça veut dire avancer l’argent des FIV (6000 euros), IAC (je ne sais plus les prix), examens divers. Evidement tout le monde n’a pas les moyens d’avancer ce genre de somme avant d’être remboursé par la CPAM. Troisième inégalité. Cette fois, économique.
    Pour précisions, les médicaments et actes pour les FIV etc sont remboursés jusqu’à 42 ans en France.

    En privé, ils s’en foutent aussi, si les Fiv ne marchent pas, c’est terminé. Pour ma part, je suis à 42 ans et donc c’est terminé. A moins de faire un don d’ovule à l’étranger (6000 euros non remboursés) comme toutes les stars le font, c’est définitivement cuit.

    Autre solution ? L’adoption. Mais ça coute 20000 euros, il faut être marié et avoir un métier avec rentrée d’argent régulières. Par ailleurs, passé 40 ans, l’enfant éventuel envoyé aura toujours plus de 40 ans d’écart avec vous. Ex si vous avez 46 ans, il aura minimum 6 ans etc. Nouvelle inégalité.

    Je ne souhaite à personne ce que j’ai vécu et je dis aux femmes de 30 ans : si au fond de vous, vous voulez un enfant mais que vous vous l’interdisez pour raison économique ou autre, vous vous trompez de chemin. Faite le. Là, maintenant. Le reste suivra. Ne vous faites pas avoir comme moi.

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