Just a little less

Cela fait très longtemps que j’ai envie de partager avec vous quelques pensées, un ressenti général sur la beauté telle qu’elle est conçue, à mon sens, par les générations les plus récentes, et plus particulièrement sur l’usage du maquillage. Il s’agit évidemment d’un point de vue qui m’est purement propre, et qui ne vise personne en particulier; je voulais juste vous le livrer, un peu en vrac il est vrai, pour ouvrir quelques pistes de réflexion et connaître votre ressenti à vous.

maquillage-leger

Le maquillage peut être une véritable nécessité (problèmes de peau sévères…) ou un moyen d’expression, un plaisir personnel – et il n’y a là rien de mal: j’en suis moi-même une utilisatrice quasi-quotidienne!

Mais à l’heure où l’on voit sur toutes les chaînes youtube, surtout outre-Atlantique, des femmes se fardant autant au quotidien que Beyoncé pour les Grammy Awards, quelque chose en moi tique un peu.

Il suffit de voir à quel point les toutes jeunes ados s’y intéressent: le maquillage semble un pilier incontournable de la féminité et de la séduction à laquelle elles aspirent. Très jeunes, elles apprennent par tous les médias qu’il faut se pomponner pour attirer l’attention et plaire, et certaines en viennent sans doute à considérer l’application de 8 ou 10 produits différents chaque matin comme une normalité, parce qu’il faut avoir l’air parfaite. Bien sûr, c’est en partie un jeu, une diversion légère et agréable. Mais est-ce seulement cela?

Je ne peux pas m’empêcher d’avoir un pincement au coeur lorsque je vois (et cela m’arrive très souvent, dans la vraie vie comme sur les blogs ou sur youtube) des filles naturellement très fraîches et mignonnes s’éteindre sous des couches d’artificialité qui, d’un coup, les font ressembler à toutes les autres.

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Et puis il y a autre chose, aussi. Est-ce que le maquillage nous rend forcément plus jolies?

Notre regard sur nous-même est parfois sans merci. Je sais à quel point on s’habitue à se voir avec des cils bien noirs, une peau lissée, ou des cernes effacés, et combien ensuite on peut se sentir fade, le visage nu devant la glace. C’est un sentiment que nous connaissons sans doute toutes. Et pourtant, je suis personnellement fascinée par le charme naturel que je découvre sur les visages démaquillés de mes amies. Chez chacune je vois une forme de beauté innée, vivante; j’oserais même dire que je les trouve parfois presque plus jolies comme ça. Je doute cependant qu’elles voient en elles la même chose que moi, qui les observe de l’extérieur, avec, sans doute, un détail qui fait toute la différence: de la tendresse. Si je posais un regard de tendresse sur moi, qui sait ce que j’y verrais?

Bien sûr, le maquillage peut vraiment nous mettre en valeur, souligner nos atouts, gommer nos défauts. Mais il uniformise, aussi. Avec une main lourde, on a vite fait de ternir un peu ce qui nous rend uniques pour ressembler à ce que l’on veut toutes. Et parfois, oui, je trouve que c’est trop – trop artificiel, trop travesti. Sur moi, c’est bien simple: un excès de couvrance ou de produits très visibles me met complètement mal à l’aise, comme si j’étais déguisée en une dame que je ne suis pas. Je ressens aussi cette distance étrange sur les autres, lorsqu’ils sont cachés derrière un masque.

Au quotidien, j’aime les grains de peau, les tâches de rousseur, l’expressivité de certains petits défauts – ça me touche. Bien sûr qu’on peut couvrir ses boutons ou ses cicatrices, ou essayer d’atténuer un peu ses cernes, si l’on en ressent le besoin! Je me demande simplement si on ne pourrait pas en faire un tout petit peu moins, trouver un tout petit peu de cette tendresse qui manque à notre regard. Laisser un tout petit peu plus de vérité transparaître sous la silicone. Lâcher un peu de leste, en fait.

Il est évident qu’assumer ses petits défauts naturels est bien plus aisé lorsque ceux-ci sont petits, justement, et j’espère que jamais personne ne juge les choix d’autrui sans rien savoir de ses hontes ni de ses complexes. Mais encore une fois, si nous mesurons nous-même l’importance d’un bouton, de quelques pores dilatés, de l’épaisseur d’un nez… qui nous dit que nous n’exagérons pas?

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Vous l’avez peut-être remarqué, je me maquille très peu. Cela n’a pas toujours été comme ça: j’étais un peu comme ces filles très fardées il y a quelques années (fond de teint + anticernes + blush + enlumineur + ombre à paupières + liner + mascara + rouge à lèvres, à peu près tous les jours), jusqu’à ce je me lasse, petit-à-petit, de ne pas être juste celle que j’étais, sans artifices.

Mon processus d’acceptation de moi-même m’a petit à petit amenée à me détacher de toutes sortes de choses qui m’empêchaient de connaître (et donc d’assumer, d’aimer) la Victoria brute, basique. J’ai cessé de faire semblant d’avoir un style de dingue en mode, d’être ultra fun dans la vie, ou d’avoir une peau parfaite. Aujourd’hui, je fonctionne au quotidien avec mes trois marques chouchous (UNE Beauty, RMS Beauty, Kjaer Weis): quelques touches sur les yeux, un peu de blush ou de bronzer, éventuellement un peu de correction très ponctuelle sur mes petites imperfections, et c’est tout! J’en ressens une liberté folle et pour rien au monde je ne retournerais en arrière.

Un peu de tendresse et de liberté, voilà, c’est tout ce que je vous souhaite ♥︎

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Êtes-vous d’accord avec ces quelques réflexions ou avez-vous un autre point de vue sur le maquillage?
J’attends avec impatience vos opinions si le sujet vous intéresse (mais n’oubliez pas de rester courtoises!)

 

64 commentaires

  1. Au lycée, je me maquillais tous les jours – eyeliner en cat eye, rouge à lèvres bien voyant, fond de teint, blush, mascara… Ca a continué durant ma première année de fac, jusqu’à ce que je finisse par avoir des problèmes qui m’ont empêchée d’aller en cours (et de sortir tout court) pendant un peu plus d’un an. Je me maquillais parfois juste pour le plaisir, mais sinon, je n’en avais pas du tout la nécessité donc j’ai perdu la main et le réflexe. Puis durant cette période, je me suis intéressée à des modes de vies alternatifs, entre autres tout ce qui est bio, « organic » etc. J’ai réalisé que ce que je me mettais sur le visage était la raison pour laquelle je considérais avoir besoin de me tartiner le visage, cercle vicieux d’enfer! Je me suis débarrassée de tout mon maquillage. Aujourd’hui je n’ai plus qu’une petite palette d’ombres à paupières de la marque japonaise naturaglacé, un fond de teint innisfree que je mets très très très rarement (il est presque fini et je ne le rachèterai probablement pas tant mon utilisation est rare, et puis le faire venir de Corée ça a un prix) et un baume teinté Burt’s Bees que j’utilise sur les joues aussi.
    Le plus gros changement dans cette transition ça a été d’arrêter d’utiliser du mascara: j’ai naturellement de très longs cils épais et noirs, et déjà plutôt courbés, et le mascara, en plus de les coller et me donner l’impression d’avoir 5 cils, les abimait comme jamais. Vraiment, chaque soir quand je me démaquillais je perdais 2 à 5 de mes cils d’amour qui font ma fierté et l’un de mes atouts charme.

    Alors aujourd’hui, même si j’ai des points noirs, l’occasionnel bouton et des cernes, je sors quand même le visage complètement à nu. Ca me force à faire attention à ma peau pour mes points noirs par exemple; je peux pas contrôler le bouton que mes hormones créent une fois par mois; j’ai des cernes parce que je travaille dur pendant et après les cours. Je pense m’acheter prochainement le living luminizer de RMS, et un rouge à lèvres d’Ilia, parce que le geste est relaxant et qu’un peu de maquillage pour les occasions ça le fait toujours! (J’attends mon invit’ aux Grammy.) Mais je ne peux être que très d’accord avec toi, et lire tous ces commentaires enthousiastes ne fait que me rassurer. :)

  2. Avant je travaillais pour une grande marque de cosmétique et j’étais obligée d’être maquillée (fond de teint, correcteur, blush, fard à paupière, liner, mascara, sourcils et rouge à lèvre) et coiffée parfaitement. Et puis un jour, j’en ai eu ras le bol, je ne me reconnaissais plus avec tous ces artifices. Je me plaisais tellement sans maquillage. Mon ras le bol en est arrivé à un tel stade que j’ai tout plaqué. Pourtant le monde du maquillage et de la coiffure c’était mon truc, personne ne me voyait ailleurs que là dedans. Mais je trouvais ça tellement futile et absurde d’être obligée de me maquiller même les matins où je n’en ressentais ni l’envie ni le besoin au point de ne plus me reconnaitre.
    Aujourd’hui je suis en réorientation. Ca n’a pas été évident de faire ce choix, mais je ne regrette rien, certains matins, je me présente au travail sans maquillage, avec mes boutons, mes cicatrices et mes cernes, et malgré ça je reçois quand même de gentils compliments. Je me dirige maintenant vers une voix qui me plait vraiment. Et ça, ça fait vraiment du bien.
    L’acceptation de soi et l’amour envers soi même, c’est quelque chose que j’essaye de transmettre dans mon entourage, parce que ça fait tellement de bien et ça ne coute rien. Au fond, qu’on ait des boutons, un peu de cellulite par ci et quelques poils par là, qu’est ce que ça changera ? Les gens qui nous aime continueront à nous aimer. Et au final, c’est tout ce qui compte non ?

  3. Je ressens exactement la même chose que toi. Garçon manqué, je ne suis pas maquillée avant le lycée, au grand désespoir de mes copines qui elles se maquillaient et pas qu’un peu. Une fois, au lycée, j’ai ressenti le besoin de légèrement maquillée pour paraître moins bébé et un peu plus femme. Un simple mascara et un coup de blush et c’est tout. Depuis, ça n’a pas changé. Oui, j’ai des cernes, des imperfections, des petits boutons parfois mais je me sens bien, je me sens moi.

    Merci pour ton article, je suis totalement d’accord avec ta façon de penser où je me retrouve à 100%.

    Merci aussi de nous faire partager ton quotidien, tes avis et tes découvertes beauté!

    Paula.

  4. C’est chouette un post qui parle de non-mauquillage ! J’aime bien me maquiller, j’aime bien les rituels qui vont avec, mais j’aime aussi ne pas me maquiller ! Cela me permet d’apprécier d’autant plus le maquillage, qu’il ne devient pas un automatisme mais une volonté, un geste particulier. Ne pas me maquiller, me donne l’impression de prendre du temps, prendre le temps d’être moi-même !

  5. Pingback: Little Minimal Dress « Mango and Salt

  6. Un article qui fait du bien. Merci, pas besoin de maquillage, d’artifices, d’extensions, de cheveux lisses, de fond de teint. Belle au naturel, j’adore !

  7. Etre bien dans sa peau et avoir une vie saine aide beaucoup à rester naturelle ! Bien sûr, au début, c’est amusant de jouer avec le maquillage, de se transformer un peu mais avec les années cela finit par faire superficiel. Un peu d’anticernes , une couche de mascara, du blush et un stick hydratant pour les lèvres. C’est tout pour moi, et encore pas tout les jours. Ce qui rend plus jolie ? Sourire ( et ça rajeunit aussi hum )

  8. Merci pour cette réflexion Victoria : ça fait du bien un article comme ça (ça incite même à laisser un commentaire pour la première fois !)
    J’ai également commencé à beaucoup me maquiller au lycée : et très vite je ne sortais plus sans mon trait d’eue liber, au point que lorsque je me démaquillais, je ne reconnaissais plus mon visage ! Trois ans après le lycée et aujourd’hui en préparation d’un diplôme de design graphique, je suis bien contente de dire que je n’ai plus besoin de ce fichu trait noir sur les yeux pour aller en cours ou faire les courses !

    Je profite de ce premier commentaire pour te dire combien j’aime ton blog et à quel point je prends plaisir à lire tes articles chaque semaine.

    Bonne continuation
    xxx

  9. Bonjour, j’ai découvert ton blog seulement hier et j’ai commencé à lire ton article just a little less… Avant j’étais triste, je ne m’affirmais pas en dehors de chez moi mais grâce à ton blog, je prends petit à petit conscience du fait que quelques petits boutons ou imperfections ne font pas de moi un monstre. À mon collège, les filles se peinturlurent de fond de teint, bronzer, blush, mascara, rouge à lèvres; mais moi je trouve qu’elles ressemblent plus à Barbie qu’à autre chose… Mais merci beaucoup! Maintenant je m’aime comme je suis, je devore tes articles et m’inspire beaucoup de tes recettes.

  10. Merci Victoria pour cet article d’une grande justesse encore une fois !

    J’adore me maquiller personnellement, mais j’aime aussi laisser ma peau respirer. Lorsque je sors je me maquille, mais quand je reste à la maison ou que je vais faire des courses je ne le fais pas.
    Avant lorsque j’étais à la fac, il m’arrivait régulièrement de ne pas me maquiller et je n’avais que faire du regard des autres. Mon envie de maquillage ou non ne regarde personne, et aucune fille ne devrait se sentir « obligée » de le faire !

    Tout ça pour dire que je suis entièrement d’accord avec toi. Ton blog est un réel plaisir pour moi, j’adore te lire ! Bisous

  11. Pingback: Little Minimal Dress | Spécial femmes

  12. J’ai connu ça aussi, cette période où l’on se maquille pas mal, ou les vêtements doivent toujours être au top. Et puis j’ai eu un déclic, c’est récent, je dirais depuis un an. Je pense que mon mari m’a beaucoup aidée à en arriver-la et on a tous son passé qui nous poursuit plus ou moins mais aujourd’hui je me maquille beaucoup moins. Je me connais, je sais ce que j’aime et je ne me trompe quasiment plus, que ce soit dans la mode ou en beauté.

    Et qu’est-ce que ça fait du bien. Je connais les marques de maquillage qui me plaisent (et j’aime beaucoup UNE aussi !) et je connais aussi les vêtements, les marques qui me ressemblent. Et je m’aime comme ça et ça chez tout, dans le regard. Il faut attendre la bienveillance, c’est important.

  13. Je t’avouerais qu’a cause de ce sentiment de cacher la verite, de mascarade… je ne me suis jamais vraiment maquillee… juste le minimum pour certaines occasions (quand je joue du theatre, ou quand je vais a un mariage, ou qqc de ce genre…) et peut-etre 1-2 fois par an, quand ca me prend, juste comme ca…
    Alors bien sur, je n’ai pas de grave probleme de peau sur le visage, juste des pores un peu dilates et une legere tendance acneique quand je suis stressee, mais en meme temps, meme avec tout le maquillage du monde, je ne pourrais probablement jamais cacher l’expressivite particuliere et les caracteristiques peu communes de mon visage…
    Et pour conclure de ce qui est de plaire, je pense que ce maquiller moins permet justement de faire un certain tri et d’eliminer les gars trop superficiels… En effet, un ex m’a reproche de ne pas etre assez feminine, puisque je ne me maquille pas… tous les autres m’ont remercie et admire de ne pas me cacher et de m’afficher avec toute ma fierte telle que je suis… Alors les filles, maquillez vous de temps en temps avec bienveillance, et oubliez ceux qui veulent des poupees parfaites, car vous valez bien plus que des poupees uniformes!

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