Comment rendre ses réseaux sociaux attractifs quand on est blogueur ou « influenceur » ? C’est par cette question que je souhaite ouvrir une nouvelle série d’articles dédiés au blogging, et plus particulièrement à mon point de vue personnel sur le sujet.
Voilà plus de 6 ans que j’ai lancé mon blog et les réseaux sociaux qui y sont associés, dont 4-5 ans de publications intensives. Depuis l’été 2015, il s’agit même de l’une de mes activités professionnelles principales.
Si je me suis lancée sans aucune connaissance particulière en termes de rédaction web ou de community management, j’ai néanmoins toujours eu une vision très claire de l’esprit avec lequel je voulais développer ce projet: très loin de la course au buzz, une ligne de conduite profondément centrée sur la qualité du contenu. N’étant pas très commerçante de nature, et pas très à l’aise quand il s’agit de « me vendre », j’ai placé tout mon espoir en l’attractivité, certes lente mais bien assurée, qu’auraient naturellement des articles préparés avec amour et sérieux. Une sorte de « slow blogging », si l’on peut dire !
Aujourd’hui, même si je n’ai pas les chiffres fulgurants que certains atteignent en un temps record, je m’en sors plutôt bien. Je suis fière de mon évolution, de mon implication, et surtout très reconnaissante de la communauté qui s’est rassemblée autour de mon travail – particulièrement ouverte, intelligente, et fidèle.
C’est donc tout naturellement que j’ai désormais envie de partager les principes que j’applique dans la gestion de mon blog en général: réseaux sociaux, ligne éditoriale, partenariats, monétisation…
Malgré son caractère très personnel (et peut-être pas très professionnel), j’espère de tout coeur que mon humble témoignage dans ces domaines pourra vous être utile, faire naître des réflexions, ou simplement intéresser quelques personnes parmi vous.
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Aujourd’hui donc, nous parlons de réseaux sociaux.
Je vous l’ai dit: la course aux followers et au référencement n’est pas mon fort; même si je travaille bien sûr un minimum sur ma visibilité (hashtags, interactions avec d’autres membres…), j’ai donc plutôt l’habitude de rendre mes réseaux sociaux attractifs de façon « naturelle », en jouant sur l’intérêt du contenu que j’y poste. C’est donc sous cet angle que je vais aborder la question, et non en termes de techniques plus classiquement effectives (plus « commerciales », disons).
Bien que je ne sois pas formée académiquement à la communication en ligne, j’ai appris petit à petit à maîtriser mes réseaux sociaux de façon cohérente avec les valeurs que je souhaitais maintenir. Je pense avoir défini des principes clairs qui dictent ma conduite de façon intuitive et me conviennent très bien – notamment une importance donnée au contenu, bien sûr, mais aussi une différenciation selon les plateformes.
Il s’agit d’une gestion très personnelle, et sûrement pas d’un cas d’école exportable à toutes situations. J’ai toutefois pensé que mon point de vue et mes exemples concrets pouvaient apporter quelques pistes de réflexion à d’autres blogueurs qui essaient de mieux définir leur ligne éditoriale.
MES PRINCIPES FONDAMENTAUX
Sélectionner soigneusement le contenu
Même si, bien sûr, les réseaux sociaux sont un espace d’expression personnelle, je les considère aussi comme un service (au sens large) proposé aux personnes qui ressentent une affinité avec mon univers et la ligne éditoriale que je développe habituellement.
Je publie avant tout pour mes abonnés; ce sont eux qui vont me lire, et former la communauté qui donne un sens à mon activité de blogueuse. Si mon contenu ne leur semble pas attractif, impossible de les fidéliser, et mon travail est vain.
J’essaie donc toujours de privilégier des contenus qui, tout en me correspondant, puissent être potentiellement intéressants pour un public plus large. Cela ne veut pas dire que tout ce que je poste est 100% utile, loin de là – après tout, les messages plus légers apportent un côté humain et sympathique qui a toute sa raison d’être. Néanmoins, je prends soin de ne pas m’y cantonner: ceux-ci sont accompagnés de contenus plus qualitatifs, qui apportent théoriquement un vrai plus aux personnes qui s’y attardent (actualité du blog, infos, astuces, inspirations, idées…).
Différencier globalement le type de contenu sur chaque réseau
Si plusieurs grands réseaux sociaux coexistent à l’heure actuelle (Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat…), c’est qu’ils ont des caractéristiques techniques et structurelles différentes. Chacun offre une atmosphère et un style propres, parfois même des publics différents, auxquels il est intéressant de s’adapter.
Pourquoi poster la même chose sur Twitter, Facebook et Instagram, quand on peut au contraire profiter du meilleur de chacun ?
Proposer des contenus exclusifs et adaptés sur chacun de nos réseaux permet d’inciter notre communauté à nous suivre sur différentes plateformes, et d’y justifier par là-même notre présence. L’exemple le plus parlant, dans mon cas, concerne les photos de repas quotidiens que je poste sur Instagram, sans qu’ils fassent jamais l’objet ni d’un partage sur Facebook, ni d’un article ultérieur sur le blog: les personnes intéressées doivent préférablement me suivre là-bas pour y avoir accès.
Quand on est blogueuse, cette attractivité spécifique de chaque réseau est particulièrement essentielle, puisque notre activité est largement valorisée par rapport aux communautés que nous sommes capables de fédérer.
EXEMPLE: MES CHOIX ÉDITORIAUX PERSONNELS
Sur Twitter, les deux caractéristiques principales sont la taille limitée des messages (140 caractères maximum) et leur visibilité plutôt courte dans le fil d’actualité (en raison de l’affichage chronologique). On peut y partager photos, vidéos et liens, mais les publications sont majoritairement textuelles.
Outre les relais de l’actualité du blog, c’est donc un réseau que je dédie spécifiquement aux contenus spontanés, plus personnels peut-être, et souvent très liés à leur contexte temporel: anecdotes, réactions « à chaud », réflexions, coups de coeur, opinions, articles intéressants…
Les thèmes du blog y sont largement représentés, bien sûr, puisqu’ils correspondent à mes véritables intérêts, mais cette ligne éditoriale est non exhaustive: j’aborde tout sujet qui m’interpelle sur le moment.
Ce type de contenus plus libres n’apparaîtra pas sur le blog, Facebook ou Instagram – ce qui peut justifier que l’on me suive sur Twitter même si l’on est déjà abonné à mes autres réseaux.
Twitter est aussi un lieu privilégié d’échanges avec ma communauté de lectrices et d’autres blogueuses. Parce que les conversations sont directes (on se répond par messages successifs qui restent répertoriés dans un onglet dédié, plutôt que de devoir commenter un statut ou une publication originelle), il n’y a aucune hiérarchie parmi les utilisateurs, ce qui facilite la discussion. La plupart de mes tweets sont en réalité des réponses à d’autres personnes !
Rythme de publication: Plusieurs fois par jour (sans compter les réponses à d’autres personnes).
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Facebook (page fan)
Facebook offre des caractéristiques complètement différentes, qui, pour être honnête, me plaisent beaucoup moins.
La structure des contenus est très hiérarchisée: la page fan est une entité à part, au sein de laquelle les seuls contenus visibles sont ceux qui ont été partagés par la page en question. Les échanges se font principalement par commentaire d’un post, ou en privé, lorsque la fonction « Messages » est activée.
Cette structure, combinée au fait que les abonnés exposent leur réelle identité pour manifester leurs réactions, créent une atmosphère beaucoup plus officielle, et distancient nettement l’animateur de ses abonnés à mon sens.
Facebook est donc, d’une certaine manière, moins propice à la spontanéité et aux échanges. C’est d’autant plus vrai depuis que la visibilité des pages a été réduite par les nouveaux algorithmes; les simples publications textuelles, comme pourrait l’être un petit message instantané aux abonnés, sont souvent peu vus par ces derniers, au contraire des publications plus construites (texte + lien + image ou vidéo).
J’utilise donc ma page Facebook en accord avec ces caractéristiques: elle est globalement réservée aux messages et informations les plus « officiels ». J’y relaie le lien de chaque nouvel article, j’y annonce régulièrement le programme de publications pour les jours à venir ou les périodes de vote du club de lecture, et il m’arrive également d’y partager des contenus qui me semblent d’intérêt général pour mes lectrices, car liés à un sujet récent ou récurrent du blog, par exemple. Au contraire, je n’y publie pas de photos spontanées, de réactions à chaud, ni de contenus photographiques dédiés.
Cette gestion est peut-être trop froide et minimaliste, reflet de mon manque d’affinité avec la plateforme. Je considère toutefois essentiel d’animer ma page régulièrement et d’y partager systématiquement les liens de mes articles: Facebook reste un réseau assez prisé du grand public, et les publications tendent à rester plus longtemps dans le fil des abonnés que sur Twitter, m’offrant une visibilité importante.
Rythme de publication: 1 fois par jour en moyenne.
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Contrairement à Twitter et Facebook, Instagram est un réseau essentiellement dédié au visuel et à l’image, ce qui lui donne une place et une atmosphère à part. On peut pratiquement y constituer un mini-blog en soi: une photo ou une vidéo, une explication, des mots-clés de référencement, des commentaires – chaque post est la version condensée d’un article !
En ce sens, je traite ma galerie Instagram en mimant cet entre-deux particulier entre réseau social et blog: du partage « instantané », mais avec un certain soin pour le rendu esthétique, et la volonté d’offrir un vrai contenu.
Mes photos sont donc toutes prises avec mon téléphone « dans l’instant » et publiées rapidement (dans les minutes ou les 24 heures suivantes maximum si je manque de temps), mais sélectionnées et légèrement éditées (luminosité + filtre) pour proposer une présentation aussi jolie que possible. J’utilise pour ce faire des applications mobiles comme VSCO ou ColorStory.
De plus en plus de comptes uniformisent beaucoup leur galerie, autour d’une même couleur ou d’un même type de traitement photo par exemple, ce qui leur donne une « image de marque » très claire. Ce système permet de donner aux potentiels abonnés une idée instantanée de ce qu’ils trouveront dans leur galerie – souvent plus orientée vers l’esthétique et l’inspiration que vers un contenu concret. Étant pour ma part très attachée au fait de ne pas offrir « que » du visuel, je choisis au contraire de publier une certaine diversité d’images; je peux ainsi partager les contenus qui me tiennent à coeur en toute liberté sans me sentir limitée par une charte graphique particulière. À chacun de voir selon ses goûts !
Comme sur un blog, je tiens enfin à apporter un véritable contenu, exclusif à ce réseau, pour offrir une plus-value à mes abonnés et les fidéliser: astuces, idées repas, bonnes adresses, recettes, annonces en avant-première… Ma ligne éditoriale y est pratiquement identique à celle de ce blog en termes de thématiques abordées, mais indépendante pour préserver son intérêt propre (je relaie rarement les sujets du blog, et vice versa).
Rythme de publication: Entre 1 et 3 fois par jour environ.
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Instagram Stories
Plus qu’un deuxième Snapchat, je considère personnellement la nouvelle fonction Stories comme une extension intimement liée à ma galerie, mais composée de nouveaux formats (photos « instantanées » sans mise en scène, et mini-vidéos).
Ceux-ci me permettent de publier de façon plus libre et instantanée tout en conservant les thématiques auxquelles j’ai habitué mes abonnés Instagram. Le fait de ne pas considérer l’esthétique des images partagées (composition, luminosité, etc…) rend possible un partage centré exclusivement sur le contenu: astuces, idées, démonstrations, inspirations… même peu photogéniques, du moment qu’elles puissent transmettre quelque chose d’intéressant.
Je reste donc dans le même esprit que ma galerie classique, mais les contenus sont, encore une fois, spécifiques à cette fonction, de façon à lui apporter une vraie valeur ajoutée aux yeux de mes abonnés.
Rythme de publication: 1 à 3 fois par jour en moyenne.
Pourquoi pas Snapchat ?
Snapchat propose une orientation fun, grâce aux filtres rigolos disponibles sur l’application, en plus d’être un réseau de « vlog » spontané comme peut l’être Instagram Stories. N’étant pas une grande adepte des selfies ni très à l’aise en vidéo (ni fun, peut-être !), l’aspect des filtres n’apporte pas de valeur ajoutée à ce que j’ai envie de partager. J’ai également toujours été un peu gênée par le principe d’une application entièrement dédiée à partager son quotidien et observer celui des autres – je n’arrive pas à y adhérer (surtout qu’il y a déjà assez de réseaux comme ça !). La fonction Instagram Stories, par son aspect très secondaire au sein d’une application plus large, et son lien avec ma ligne éditoriale déjà construite, me convient bien mieux. C’est une subtilité que tous ne ressentiront pas, et un point de vue complètement personnel, mais cela fait partie de mes choix éditoriaux !
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J’espère que mes explications n’auront pas été trop brouillonnes – c’est un sujet si complexe et si vaste, et il m’a été difficile d’aborder tous les points que je voulais sans pour autant tomber dans un magma d’informations. N’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette nouvelle rubrique, et à me faire vos suggestions !
Blogueuses, avez-vous une gestion similaire, ou différente, des réseaux sociaux ?
Êtes-vous d’accord avec la façon dont je les différencie ?
Lectrices de blogs, quel est votre ressenti sur les réseaux sociaux des blogs ?
52 commentaires
Un article plein de bon sens et de bon conseil !
Vraimente merci pour tes articles. Ca nous aide beaucoup pour celles qui sont en train de commencer à bloguer :)
Pour moi, le commencement a été vraiment difficile, mais bon, il faut être perseverant.