My Bicycle Project

Il y a des choses toutes bêtes, comme ça, dans la vie, que l’on n’ose pas faire par peur, ou par manque de confiance. Parce que l’on pense que ce n’est pas pour nous. J’avais beaucoup de blocages de ce style il y a encore quelques années, avant d’essayer le Pilates et le yoga, qui malgré mon niveau initial plus que médiocre, m’ont démontré que j’étais capable de beaucoup plus que ce que je n’imaginais. Cette précieuse découverte de mes capacités d’apprendre et de m’améliorer, de me surprendre et de dépasser les préjugés que j’ai sur moi-même, m’a amenée à très humblement me poser la question du vélo.

Même si, comme la plupart des enfants, j’ai appris à pédaler depuis petite sous l’oeil patient de mon père, je n’ai plus eu de relation particulière avec cette pratique une fois que ma première vraie bicyclette est devenue trop petite. Tout au plus, il nous arrivait de louer des vélos en été, pour quelques heures et seulement quelques kilomètres sur les routes désertes et droites de la campagne. La dernière fois que c’est arrivé, avec des amies, je devais avoir 16 ans – depuis, très urbaine et adepte des transports en commun, je n’avais plus jamais touché un guidon.

Autant vous dire qu’entre ce manque d’expérience, ma trouille de tout, et ma maladresse naturelle par rapport à ce qui a trait aux activités sportives (je suis raide, un peu gauche), l’idée de me déplacer seule sur deux roues dans une capitale comme Barcelone semblait assez éloignée de mon quotidien.

Mais dernièrement, quelques éléments ont fait germer l’envie dans mon esprit.
Il faut savoir d’abord qu’à 26 ans, je ne conduis pas (ça me terrorise, et je n’en ai de toute façon jamais eu l’utilité), il me manquait donc ce petit quelque chose qui me donne la sensation d’être plus indépendante et plus libre dans mes déplacements. D’autre part, ma responsabilisation progressive, en tant que jeune adulte, par rapport aux problèmes environnementaux, m’a amenée à m’intéresser à des manières plus propres de vivre en ville – et quoi de plus sain pour le corps comme pour la planète de se mouvoir en bicyclette? Finalement, le projet personnel d’une nouvelle expatriation d’ici quelques mois dans un pays du Nord, au sein duquel l’usage de vélo fait partie de la vie quotidienne, a fini par me décider d’adopter cette pratique à mon tour.

Alors voilà: je veux devenir une cycliste urbaine, une vraie, en partant de pas grand chose, et partager cette expérience avec vous: mes choix de matériel, mes premiers pas, mes progrès, mais aussi mes découvertes dans l’univers du vélo… Mon objectif? Échanger sur cette nouvelle partie de ma vie, bien sûr, mais aussi, peut-être, offrir une inspiration à toutes celles qui comme moi, se refusent parfois des opportunités par peur de ne pas être « assez ». Je suis profondément persuadée qu’avec de la patience et de la bienveillance, nous pouvons toutes acquérir un niveau très respectable dans n’importe quelle discipline. C’est ce que j’essaierai, pour ma part, de réaliser à travers My Bicycle Project.

J’espère de tout coeur que cela en intéressera certaines et vous (re)donnera envie, pourquoi pas, de vous mettre en selle vous aussi!

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Le choix du vélo

Étant absolument étrangère au monde des bicyclettes et dénuée de toute connaissance concernant les différents modèles, je me suis référée au merveilleux guide The Girls’ Bicycle Handbook, qui couvre tous les sujets importants pour se lancer dans le cyclisme urbain en tant que femme et pouvoir se débrouiller de manière complètement indépendante. Coup de chance: l’esthétique que je préférais, celle des vélos hollandais, avec une assise droite, correspondait en tous points à mes envies: confort, praticité, vitesse raisonnable, et style, bien sûr!

Pour me motiver à l’exercice, je savais que j’avais besoin de trouver ma monture jolie et agréable. Ayant peu d’expérience et un budget assez réduit (quoique gentiment complété par mon amoureux comme cadeau d’anniversaire), j’ai opté sous les conseils d’un adorable vendeur pour un modèle made in Italia, basique mais pas trop, avec une très bonne relation qualité-prix, chez la marque espagnole Biciclasica: le Veronica en couleur vert de gris. Même si pour certains le style « rétro » des vélos neufs a moins de charme que les véritables vélos vintage, à mes yeux la sécurité apportée par la fabrication récente et la garantie étaient intéressants.

Mon Veronica est beau (je trouve), assez léger (15 kg), comprend deux lumières ainsi qu’un porte-bagage, et s’avère vraiment très confortable. La barre du cadran, très basse et inclinée, est parfaite pour les filles, surtout en robe ou jupe, puisqu’elle permet de descendre de la selle sans trop lever la jambe. J’ai accompagné cet achat d’une sonnette chromée et d’un double système de protection pour l’attacher dans la rue, de la marque Kryptonite: un câble souple et un antivol solide en forme de U.

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Premières sorties

Les premiers coups de pédale, au moment de tester le vélo en boutique, ont été assez… ridicules. Ayant perdu l’habitude en dix ans, j’ai un peu paniqué, totalement manqué de contrôle sur mon guidon qui tremblait un peu dans tous les sens, et failli tomber au moins une ou deux fois sur 20 mètres (sous les yeux du vendeur, bien entendu, sinon ce ne serait pas drôle). Ce jour-là, mon égo en a pris un coup, mais je ne me suis pas laissée douter: oui, j’avais eu honte, mais cet essai spontané ne représentait en rien ce dont j’étais capable avec un peu plus de temps et de pratique.

Il m’a fallu plusieurs jours pour oser remonter sur la selle et parcourir une petite distance dans la rue, accompagnée par mon copain qui connaît bien mieux le sujet que moi. Heureusement, au bout d’un ou deux allers-retours, la magie a opéré: la peur s’éloignait, laissant place à un grand sourire. Je me suis sentie tellement bien, à ce moment précis, le visage au vent, avec cette sensation de glisse si relaxante! J’ai eu l’impression de retomber en enfance, en fait.

J’ai pratiqué les demi-tours, le fait de tourner à droite ou à gauche de manière plus ou moins serrée, etc…, jusqu’à me sentir plus à l’aise. J’avais vraiment besoin de dépasser mes appréhensions et de ressentir une certaine confiance.

Depuis cette première sortie, nous avons fait quelques tours dans le quartier, puis une grande balade d’environ 12 km un peu partout dans la ville et près de la plage pour faire quelques courses, toujours sur les trottoirs. Je m’y suis sentie étonnamment confiante, et ai appris à partager l’espace avec les nombreux piétons qui n’ont généralement aucune conscience de la présence de cyclistes autour d’eux.

Ainsi, en à peine deux semaines, mon progrès est clairement visible: je tourne sans souci et sans peur, je prends de la vitesse si besoin, je sais beaucoup mieux éviter les obstacles, je gère le freinage, et sais descendre de ma selle très rapidement avec aisance. Le dicton a raison: le vélo, ça ne s’oublie pas!

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Prochains objectifs

Du côté technique, je ne me sens pas encore assez sûre de moi pour commencer à circuler sur la route, sauf en cas de pistes cyclables, surtout tant que je n’aurai pas trouvé et acheté un casque qui me convienne. En revanche, j’aimerais m’habituer autant que possible à faire des trajets seule, de plus en plus longs, en essayant de ne pas me perdre (vu mon sens de l’orientation, je vous assure que ce n’est pas gagné!), et continuer à m’améliorer.

J’ai, d’autre part, des envies de customisation pour mon vélo. J’aurais d’abord besoin de quelques accessoires basiques comme un panier avant ou un sac arrière pour transporter mes affaires lorsque je fais une course, par exemple, mais aussi d’un support pour accrocher mon téléphone sur mon guidon si j’ai besoin de suivre mon système GPS.

En termes purement esthétiques, j’ai aussi pensé à changer un jour la selle (mon copain a une Brooks, que je trouve sublime, mais j’aurais trop peur qu’on me la vole!) et les poignées pour un matériau marron, peut-être du simili cuir. Mais ça, ce n’est pas ce qu’il y a de plus urgent pour le moment!

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En attendant les prochains billets « vélos », je vous donne rendez-vous sur Instagram avec le hashtag #MyBicycleProject, que j’utiliserai pour partager mes photos d’aventures avec Veronica! N’hésitez pas à faire de même si le coeur vous en dit!

Que pensez-vous de ce nouveau projet?
Êtes-vous cyclistes ou aimeriez-vous l’être?

71 commentaires

  1. Je me souviens de mon premier vélo : rouge avec un porte-bagage (c’était carrément deux prérequis que je ne voulais pas lâcher). J’ai appris à pédaler dessus, je l’ai gardé longtemps, puis comme beaucoup de gens je m’en suis détachée.
    Puis il y a eu mon expatriation aux Pays-Bas l’année dernière, alors j’ai acheté un beau vélo hollandais (bon, d’occasion par contre), et puis je m’y suis remise ! Et j’adore ! Lorsque je rentre en France, je me sens vraiment coincée car je n’ai ni vélo, ni voiture. Même si j’ai l’habitude des transports en commun, pédaler c’est quand même plus pratique. Aujourd’hui même si je ne me vois pas encore pédaler à Amsterdam, je ne me vois pas non plus lâcher mon vélo !

    Mélissa
    http://mercredicestblogoetcoco.wordpress.com

  2. AAAHHHH le vélo !!! Tu vas voir, tu vas rapidement devenir une fervente adepte une fois que tu te sentiras plus à l’aise en ville ! Pour ma part depuis notre expatriation en Suisse, je ne peux plus m’en passer ! J’ai découvert la joie d’aller au boulot en vélo, même quand il pleut cela ne me dérange pas, je prend l’air, je suis libre et plus enfermée dans un bus !
    Du printemps au début de l’automne, nous faisons même tous nos sorties en vélo. Ciné, resto, bars… quelle sensation de liberté ! Tu veux bouger ? Pas de soucis, hop tu enfourches ton petit vélo et c’est toi qui décide du trajet !

    J’ai comme toi un porte bagage, mais j’ai rajouté en plus un panier sur le guidon, donc devant, et je m’en sers tous les jours pour les petites courses (je vais faire mes courses en vélo), mon sac à main…

  3. Dis-moi Victoria, tu ne déménagerais pas à Amsterdam par pur hasard?
    Je suis devenue accro à mon vélo depuis que j’habite dans cette ville, alors que je ne suis pas du tout sportive!

  4. Je suis tellement curieuse de savoir dans quelle ville scandinave tu vas aller ! Mais ne t’inquiètes pas, je prends mon mal en patience Haha !

    Je suis arrivée en Suède l’année dernière, et le prix des transports en commun m’a aussi fait opter pour le vélo ! Un vélo hollandais, un peu moins joli que le celui-ci, (j’ai du l’acheter très vite) (spéciale cass-dédi à mon amoureux qui m’en a aussi payé un bout pour mon anniversaire <3) mais que j'aime quand même tellement. J'attends avec impatience qu'il fasse un peu moins froid pour pouvoir le reprendre sans risquer de glisser sur le verglas !

    La toute première sortie a failli se finir en 30m par un percutage d'arbre sur petit chemin de forêt (immmpossible de tourner le guidon !). Alors je comprends tout à fait tes appréhensions, et je te dis bravo ! Le vélo ça change la vie =)

  5. benelhirondelle Répondre

    ah le vélo, c’ est top , c’ est zen le seul problème le manque de piste cyclable et la courtoisie des automobilistes!!
    mais bon on fait avec.
    Le mien vient de Pharmacycles à Toulon une asso qui revends à des prix plus que mini des vélos oubliés … le mien s’ appelle Simone!
    Pour les accessoires je te conseille le site : mon vélo est unique
    La bise

  6. Voilà tu me donnes envie de me lancer. Et pourtant ce n’était pas gagné !Merci !

  7. Ok, alors je viens de découvrir ton blog, et sur de nombreux points, il convient parfaitement à mon mode de vie, chose rare qui m’a poussée un peu à laisser tomber la lecture de blogs! Alors en plus en français, c’est tellement étonnant, quelle agréable surprise!

    Pour en venir au sujet de l’article, moi aussi j’adorerais me mettre à la bicyclette – je vais bientôt avoir 20 ans, étant très touchée par la question de l’écologie je ne compte pas passer mon permis au grand dam de mes parents, je compte vivre en ville et changer de pays souvent, mais les transports en commun ont tendance à me gonfler par moment. Le seul truc c’est que j’ai vraiment peur de rouler près des voitures et que par chez moi, les pistes cyclables c’est dans les parcs et nulle part d’autre. Mon quotidien n’a pas besoin de bicyclette pour le moment alors je ne sais pas où et quand je m’y mettrais, mais en tout cas, ça donne un peu de confiance de savoir qu’une autre anxieuse de la vie comme moi s’en sort petit à petit! Hâte de savoir comment ça évolue!

  8. Bonjour Victoria,

    Super article ! Etant moi-même expat à Amsterdam, je me reconnais dans tes propos, je n’avais pas fait de vélo depuis des années puis il a bien fallu s’y remettre. Au final, j’adore, j’ai surmonté ma peur (sauf quand je suis à proximité des rails du tram xD), je me sens libre et j’ai aussi l’impression de faire une BA (pas de pollution engendrée par ce moyen de locomotion).
    Ma soeur qui est expat en Italie et moi avons décidé de créer un blog. Je t’ai laissé l’adresse en ‘site web’, j’espère que tu viendras y jeter un oeil, ça pourra peut être t’être utile, qui sait ?

  9. Bonjour,

    Malheur à moi, je te suis depuis pas mal de temps et je n’avais encore jamais laissé de commentaire…Mais bon vaut mieux tard que jamais ;)

    Je me suis moi aussi remise au vélo pas plus tard que ce week-end, en effet pour mes études je suis amenée à vivre à Alençon, petite ville de Normandie. Avant j’habitais en région parisienne donc les transports me permettaient de me rendre où je voulais, n’ayant pas le permis.
    Du coup je me retrouve seule les week-ends, ne sachant pas vraiment quoi faire, j’ai alors découvert que la ville propose gratuitement un vélo pour 3 mois.De plus je possède une jument qui se trouve à environ 10 km ce chez moi et quand mon amie qui a aussi son cheval là-bas n’est pas là pour m’emmener je ne peux pas monter… Je me suis alors dit « pourquoi pas faire le trajet en vélo ? » Me voici partie pour 20km aller/retour alors que je n’étais pas montée sur un vélo depuis des années, ce fut laborieux mais ça m’a fait un bien fou.
    Je pense donc remettre ça tous les week-end, et pourquoi pas samedi et dimanche ? Rien de tel pour sculpter mon corps et faire travailler mon coeur qui fait des siennes.

    Je te souhaite donc bonne continuation avec ton deux-roues ;)

    Bonne journée !

  10. Pingback: Cycle in Style « Mango and Salt

  11. 3ème petit mot doux aujourd’hui, je suis inspirée par tes articles Victoria.
    J’adore l’idée de commencer un projet totalement nouveau et se mettre des petits challenges, sans forcer son corps non plus. C’est pas parce qu’on est plus à l’école, qu’on a plus rien à apprendre ! Depuis avoir essayé le surf 3 jours l’été dernier avec des copines Biarritz, c’est devenu mon challenge, ma passion occasionnelle (malheureusement il m’est encore difficle de pratiquer à Paris ^^).
    Alors pendant mes dernières vacances à Bali en mai (oui oui), même si j’ai mis 2 jours pour sauter à l’eau, une fois que j’y étais, impossible de me faire ressortir ! Du coup en à peine 2 x 2 heures, j’ai fait des progrès de folie !! Pour le premier cours (on est dans la mousse des vagues, hein pas les green waves encore), j’ai réussi à surfer jusqu’au sable chaque vague sauf une ! Yay! Et le 2ème jour, j’ai appris et réussi à repérer, attraper et surfer ma première green wave ! BONHEUR :)

    Vive les petits projets persos :)

  12. J’adore me déplacer à vélo ( si c’est plat – pas folle la fille) mais j’ai une appréhension â rouler sur la route! Vive les pistes cyclables :) j’espère que depuis ces premiers essais tu as pris confiance et que tu t’eclates à vélo !

  13. Coucou Victoria, j’aimerai vraiment acquérir un vélo, mais je n’y connais pas grand chose. J’avoue que mon budget n’est pas non plus illimité donc ce modèle me conviendrais je pense. Seulement je n’ai pas l’impression que l’on puisse en acheter un de cette marque à Paris. Toi qui commence à t’y connaitre, penses tu que je peux le commander sur internet ou rien ne vaut l’achat en boutique ? Merci beaucoup, je te souhaite une belle journée.

  14. Le 3ème paragraphe de ton texte m’a bien fait sourire: j’aurais pu l’écrire!
    Le vélo et moi ça fait aussi un peu deux…
    Pourtant, rien de tel pour rester en forme et faire du sport presque sans en avoir l’air.

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