Green Ragnagnas // Mes Astuces

Je vous ai déjà parlé plusieurs fois, notamment dans cet article, des avantages sanitaires, écologiques et économiques qu’offrent les protections menstruelles réutilisables: j’en suis moi-même une utilisatrice convaincue, à 90% (je fais parfois des exceptions pour certains voyages) depuis quelques années.

Pourtant, ma conversion n’a pas été d’une simplicité enfantine, du moins pas du jour au lendemain: passer au lavable, c’est apprendre de nouvelles techniques, devoir apprivoiser et écouter son corps, et adopter une organisation un peu différente. Toutes ces choses, je les ai apprises toute seule, avec le temps, l’habitude, et quelques recherches quand c’était nécessaire.

Je ne vous cache pas qu’il y a eu beaucoup de ratés au départ – cup maudite impossible à placer correctement, fuites, taches incrustées, oublis de lavage… (Je dois être particulièrement peu douée !).

Pourtant, miraculeusement, depuis quelques mois, ça y est: je me sens complètement à l’aise. Ma routine est rodée, je maîtrise parfaitement (ou presque) mes différents accessoires d’hygiène, bref, j’ai enfin assez d’expérience pour pouvoir vivre mes règles de façon « green » mais sans stress ! Je fais des économies, j’ai minimisé mes déchets, et je me sens infiniment plus confortable durant les jours fatidiques, ce qui est toujours bon à prendre…!

Quand je compare ma liberté actuelle avec la galère des débuts, je me dis que j’aurais beaucoup aimé qu’une grande soeur ou une amie puisse me donner toutes les petites astuces à savoir, des détails pratiques et des conseils concrets, pour m’éviter certaines erreurs ou situations gênantes.

Alors j’ai décidé de partager dans cet article, pour vous et pour les jeunes filles qui grandissent, tous les petits « tips » qui pourraient vous aider à apprivoiser plus facilement les protections hygiéniques lavables – plus précisément, la coupe menstruelle et les serviettes ou protège-slips réutilisables. J’espère de tout coeur que ce petit guide apportera un peu d’aide à celles qui en ont besoin !protections-hygieniques-lavables-astuces

COUPE MENSTRUELLE

♡ Pour qui et quand ?

  • Les femmes adeptes des tampons, qui tiennent à leur discrétion
  • Les femmes actives qui ne veulent pas être gênées dans leurs mouvements
  • Les femmes qui sont à l’aise avec leur corps et leur intimité, ou prêtes à les apprivoiser !
  • Les femmes ayant déjà eu un rapport sexuel (la coupe menstruelle peut éventuellement déchirer l’hymen, car elle est un peu plus grosse qu’un tampon)
  • Les femmes qui ne portent pas de stérilet (à nuancer, demandez conseil à votre gynécologue)
  • Les séances de sport, les baignades, le travail, la maison, les déplacements…

Comment la choisir ?

Il existe de nombreuses marques de coupes menstruelles, dont la plupart sont assez similaires, fabriquées en silicone médical: FleurCup, LadyCup, MoonCup, NaturCup, LunaCopine, Lamazuna… Certaines sont un peu différentes, comme la MeLuna, fabriquée en TPE (celle que vous voyez sur mes photos), ou la Lily Cup, à la forme particulière.

Le plus important reste avant tout de choisir la bonne taille. Il existe souvent au moins 2 options: l’une plus petite (jeune femme n’ayant jamais accouché, flux moyen, vagin tonique ou sensible), et l’autre plus grande (mamans et femmes mûres, flux importants). N’hésitez pas à vous référer aux indications données par le vendeur, ou à leur poser des questions !

Je vous recommande chaudement, pour ma part, la MeLuna – surtout pour un deuxième achat, une fois que vous vous connaissez mieux. Elle offre une grande variété de choix en termes de taille (4 options), de rigidité (3 options) et d’embout (3 options), avec en plus différentes couleurs, ce qui permet de vraiment s’adapter à vos habitudes et votre morphologie. On trouve à peu près tous les modèles sur La Ferme des Peupliers.

Comment la placer et la retirer ?

En théorie, la coupe menstruelle n’est pas difficile à placer: avec les mains propres, on la plie comme on préfère, selon l’une des techniques classiques (exposées par exemple ici), puis on l’insère dans le vagin comme s’il s’agissait d’un tampon, en remontant un peu jusqu’à ce que cela bloque. On lâche, on vérifie en tâtonnant qu’elle se soit bien ouverte, et c’est bon.

Une sensation de gêne après la pose n’est pas normal: cela signifie qu’elle a été mal placée – sans doute trop bas, ou peut-être de biais. La tige du dessous peut aussi éventuellement être trop longue: n’hésitez pas à la couper un peu.

Pour la retirer et la vider (toutes les 4 à 8 heures selon votre flux), il faut détendre les muscles du bassin (par exemple, juste après avoir fait pipi !), voire pousser un peu pour faire descendre la cup, qui sera plus facile à atteindre. On va la chercher à l’intérieur en pinçant le bas avec deux doigts, puis on la fait glisser vers le bas en la tournant légèrement sur elle-même pour faciliter sa sortie. On vide ensuite son contenu dans les toilettes, puis on la sèche avec du papier ou on la nettoie sous l’eau avant de la replacer.

Je n’y arrive pas, je fais quoi ?

Malgré un mode d’emploi très simple, on peut parfois avoir du mal à placer sa cup, surtout au début: elle est difficile à insérer, on n’arrive pas à la remonter suffisamment haut, ou encore, on a l’impression de l’avoir bien placée, mais il y a des fuites…

Dans la grande majorité des cas, il s’agit tout simplement d’un manque de relaxation: les muscles sont trop tendus.

Le premier mot d’ordre est donc de RES-PI-RER ! On relâche son périnée, comme si on allait faire pipi, on se détend, et on essaie l’une de ces petites astuces, tranquillement, sans stresser:

  • Lever une jambe, par exemple en posant un pied sur les toilettes, ou en prenant appui sur une chaise.
  • Prendre une douche, et placer sa cup à ce moment-là, beaucoup plus propice à la détente. L’eau peut également faciliter l’insertion.
  • Tenter une autre forme de pliage: peut-être qu’elle vous permettra une meilleure insertion, et un meilleur positionnement pour éviter les fuites. J’ai personnellement découvert trop tardivement que la technique du « punchdown » me convient beaucoup mieux !

Si vous avez testé toutes les positions, toutes les techniques de pliage et de relaxation, et que votre cup semble toujours mal placée au fil des cycles, c’est peut-être que le modèle que vous possédez ne vous convient pas. Il existe en réalité différents types de cups, adaptés à diverses morphologies, et toutes ne vont pas à tout le monde: elles peuvent être trop larges, trop étroites, trop rigides ou trop longues par rapport aux caractéristiques de votre vagin par exemple. Si vous le souhaitez, n’hésitez donc pas à essayer un autre type: une matière différente, une autre taille, ou encore une autre profondeur. Cela m’a personnellement changé la vie !

Dans tous les cas, soyez bienveillantes avec vous-mêmes et apprenez à vous écouter: si votre corps refuse absolument la cup à tel ou tel moment, ou si vous êtes trop tendue, ne vous acharnez pas. Prenez le temps de vous détendre. Vous pouvez utiliser une serviette lavable pendant ce temps, et réessayer plus tard, ou un autre jour.

Comment l’entretenir ?

Outre le petit nettoyage après chaque vidange, il est conseillé de laver la coupe menstruelle au moins une fois par jour à l’eau tiède, avec du savon naturel (type savon de Marseille, c’est très bien), en faisant particulièrement attention à ne pas laisser de résidus dans les minuscules trous d’air. Rincez-la bien avant de la replacer.

À la fin de chaque cycle, avant de la ranger, il faut stériliser la cup en la faisant bouillir entre 3 et 5 minutes dans une casserole pleine d’eau. Attention à ne pas la laisser trop longtemps, elle pourrait fondre ou brûler !

Comment rester discrète dans les lieux publics ?

Lorsque l’effet ventouse est annulé trop brusquement, la cup peut provoquer un petit bruit d’appel d’air au moment du retrait. Pour éviter cela dans des toilettes publiques, il faut simplement être délicate et prendre son temps: on se détend, puis on vient pincer la cup aussi haut que possible, progressivement, pour qu’elle se détache lentement, et enfin on la fait glisser en la tournant et en la tenant bien pour qu’elle ne s’ouvre pas davantage. Un peu d’entraînement à la maison peut être utile !

L’autre souci, dans un lieu public ou au travail, est le côté salissant de la vidange.

S’il n’y a personne d’autre dans les WC à ce moment-là, le problème est réglé: on se sèche bien les mains avec le papier toilette, puis on sort se les laver à l’eau rapidement. Si la cabine contient un petit lavabo, c’est encore mieux puisqu’on peut se rafraîchir sur place.

S’il faut en revanche sortir se laver les mains devant tout le monde, c’est parfois un peu plus compliqué ! Une bonne solution est de toujours avoir avec soi un petit flacon de gel antibactérien pour les mains, voire des petites lingettes humides jetables (c’est moins écologique, mais il existe des versions biodégradables): on peut ainsi retirer toute trace séchée sur les doigts avant de sortir se laver au lavabo, en évitant de rougir l’eau !protections-hygieniques-lavables-astuces2

SERVIETTES HYGIÉNIQUES
& PROTÈGES-SLIPS LAVABLES

Pour qui et quand ?

  • Les femmes qui n’aiment pas les tampons ou toute sorte d’objet à insérer dans leur corps, pour n’importe quelle raison
  • Les femmes qui ne sont pas à l’aise avec leur corps, avec le sang, etc…
  • Les jeunes filles vierges
  • À la maison, au travail, en déplacement, pour certaines activités sportives… à condition d’avoir un point d’eau où les laver dans les heures ou jours qui suivent.
  • En complément de la cup, pour être parée en cas de fuite ou de débordement

Comment les choisir ?

Pour que les protections lavables soient une alternative vraiment plus saine, on les choisit en matière naturelle (coton, bambou…), certifiées bio ou Oeko-Tex.

Là aussi, plusieurs marques, ne serait-ce qu’en France, proposent de très bonnes options, assez ludiques avec leurs motifs et couleurs variées – par exemple Plim ou Dans ma culotte. Si vous n’aimez pas trop la vue du sang, ces coloris pourront vous aider !

J’ai pour ma part fait un choix économique en optant pour les serviettes toutes simples de la marque suédoise Imse Vimse en coton bio sur Sebio: elles sont vendues par packs de 3, à des prix plus doux (fabrication en Lettonie et Turquie oblige).

Autre option pour les adeptes du DIY: les coudre vous-mêmes !

Combien en prévoir ?

Concernant le nombre et le type de serviettes à prévoir, cela dépend un peu de votre flux. Commencez déjà par en acheter une pour voir si cela vous convient ! Je trouve pour ma part qu’il est intéressant d’en avoir deux sortes:

  • Des serviettes XL pour la nuit, et/ou éventuellement pour les jours de gros flux si vous ne portez pas de cup ou de tampons (attention tout de même, elles sont assez épaisses).
  • Des serviettes normales ou fines pour les jours de petit flux, ou pour servir de protège slip si vous portez déjà une cup ou des tampons.

Il est utile d’en avoir deux ou trois de chaque type, de façon à avoir toujours une protection de rechange au cas où l’autre ne soit pas encore propre, ou n’ait pas eu le temps de sécher.

Avec trois de chaque et des lavages à la main quotidiens, je me débrouille personnellement sans souci – toutefois, une ou deux pièces supplémentaires me permettraient d’être un peu plus tranquille quand j’ai moins le temps de m’en occuper au jour le jour.

Comment les placer ?

Les protections hygiéniques lavables se placent comme une serviette jetable à ailettes, sauf qu’au lieu de les coller à la culotte, on accroche les deux rabats ensemble à l’aide d’un bouton à pression par en dessous. La plupart des modèles disposent de deux boutons, l’un plus serré et l’autre un peu moins, pour s’adapter aux différentes largeurs de votre lingerie.

Pour les enlever, il suffit de déboutonner la pression. L’absence de colle évite d’abimer le tissu de nos sous-vêtements.

Comment les entretenir ?

Les protections réutilisables se lavent à la main ou en machine selon ce qui vous arrange sur le moment, avec un détergent naturel ou bio, fait maison si possible (il serait dommage de contaminer du coton bio avec des parfums et des toxines irritantes !).

Si le tissu n’est pas taché, vous pouvez simplement les laver rapidement à la main, ou passer à la machine, en suivant les instructions de votre revendeur. Les miennes passent jusqu’à 90°, ce que j’apprécie pour les désinfecter en profondeur de temps en temps, mais la plupart des tissus à motifs doivent se laver à 40°.

Si le tissu est taché, l’idéal est de le laver aussi rapidement que possible après utilisation, et avec de l’eau froide, pour que le sang ne s’incruste pas. Passez votre serviette sous l’eau pour éliminer le gros des taches, puis prévoyez de la laisser tremper environ 5 minutes avant de procéder au nettoyage manuel ou de lancer la machine. S’il s’agit de taches un peu plus anciennes, vous pouvez ajouter un peu de savon de marseille ou de lessive maison dans la bassine, voire 1 cuillère à café bombée de percarbonate de soude s’il s’agit d’un tissu blanc (cela le blanchira naturellement), et augmenter le temps de pose à 15-20 minutes.

Le séchage à l’air libre est ensuite rapide, surtout s’il s’agit de coton ou de flanelle de coton. Quand je suis pressée, je dépose mes serviettes fraîchement lavées sur le radiateur, et l’affaire est pliée en 1 heure pour les modèles fins.

Comment rester discrète dans les lieux publics ?

Les protections lavables en tissu ont de grands avantages sur les protections jetables vis à vis de la discrétion.

D’abord, contrairement aux serviettes en plastique qui ne laissent pas respirer la peau, elles ne provoquent pas d’odeurs – le sang ne macère pas, il sèche simplement. À moins qu’elles ne soient pleines, les changements sont donc plutôt moins souvent nécessaires.
D’autre part, comme elles ne sont pas collées à la culotte, elles ne font aucun bruit dans les toilettes quand on les retire !

En déplacement ou au travail, la solution pour pouvoir se changer si besoin est de toujours avoir dans son sac une petite trousse ou pochette hermétique (par exemple celle que propose Plim). Vous pourrez ainsi y plier et ranger votre/vos serviette(s) sale(s) de la journée en attendant de rentrer à la maison, ou d’avoir accès à un point d’eau pour les nettoyer.

Le seul problème concerne, à mon sens, les serviettes pour flux moyens et importants, qui sont souvent assez épaisses et/ou grandes. Bien que très confortables, je ne les trouve pas suffisamment discrètes visuellement. En journée, en cas de flux abondant, je privilégie donc toujours le combo coupe menstruelle + serviette lavable fine comme protection bonus.protections-hygieniques-lavables-astuces3

Auriez-vous d’autres conseils à ajouter, ou des points à développer ?
Quelle est votre expérience des protections hygiéniques écologiques ?

91 commentaires

  1. Hello Victoria :)
    Je suis aussi passée à la cup depuis quelques années. Il m’arrive encore d’avoir quelques fuites et j’aimerais bien acheter, justement, des protège-slips lavables. Je n’en ai jamais eu entre les mains, mais j’ai du mal à imaginer que la culotte en dessous ne soit pas tachée… Ils ont l’air très fins ? Merci en tout cas pour toutes ces infos !

  2. Pingback: Coups de cœur green du moment – Nuances De Vert

  3. de mon côté aussi, gros coup de coeur pour la coupe! Pour moi qui ai toujours détesté les serviettes tout en trouvant des défauts aux tampons (douleurs à l’insertion, odeurs gênantes, pollution…), c’est la trouvaille du siècle. J’ai mis environ 4 cycles à l’apprivoiser, mais maintenant je n’ai plus aucun souci. Je la mets en place le matin sous la douche, et le soir avant d’aller dormir. Je n’ai aucune fuite (donc vive la jolie lingerie, enfin!), aucune odeur et même…moins de douleurs pendant les règles. Je ne comprends pas du tout comment ça se fait, mais apparemment je ne suis pas la seule…

  4. Bonjour Victoria,

    Merci pour cet article, toujours très bien écrit et complet :). Je souhaite passer aux protections réutilisables (je suis déjà passée à la cup menstruelle depuis 1 an et je ne sais pas comment j’ai fait avant de la découvrir tellement je la préfère aux tampons). J’ai découvert la marque THINX qui propose des sous-vêtements spécialement conçus pour les règles et je me demandais si tu connaissais ou en avais déjà entendu parler ? Et si oui, qu’en penses-tu ?
    Merci pour ta réponse :)
    Loriane

  5. Pingback: Revue // Les culottes menstruelles Thinx - Mango and Salt

  6. Je suis ravie pour toi si ça fonctionne ! Perso, au dela de la difficulté du truc j’ai vraiment abandonné essentiellement à cause du fait qu’elle se remplit chez moi en deux heures. Deux heures quoi ! En tout cas, merci pour ton témoignage qui ne sens pas la propagande et qui est plein de sincérité. Ca change et ça fait plaisir. Des bisous (:

  7. Pingback: Green - Les copines sont arrivés ! *article rouge* %sitename%

  8. Yop,

    juste pour témoigner :
    j’ai une MeLuna Cup et un stérilet en cuivre depuis 4 ans (j’ai commencé les deux en même temps, je savais pas pour les « contre-indications »), et jamais eu de souci C:

    • (PS : j’étais surtout passée à la cup pcq les stérilets en cuivre étaient connus pour accentuer les flux menstruels et … ça n’a pas loupé chez moi, mon flux a doublé.
      Mais depuis la cup, je n’ai quasiment eu aucune fuite (sauf quand elle déborde haha) alors qu’avant la cup, c’était un stress immense pour moi de me coucher les nuits de LA semaine)

  9. Pingback: Compresa Higiénica Lavable, Salvaslip, Copa Menstrual, Bolas Chinas | Tistalents

  10. Hello !
    Je viens de tenter les serviettes lavables Imse vimse. J’ai pris trois modèles : protège-slip, medium et nuit. Grosse déception, elles sont totalement inutilisables… Les protèges slip et les mediums ont les cotés beaucoup trop courts. Attachées avec les pressions dans la position la plus large, elles sont beaucoup plus étroites que la culotte. C’est inconfortable, inesthétique et pas sécurisant du tout puisque la largeur d’absorption est toute petite et ca risque de rapidement déborder sur les côtes. Les nuits s’attachent correctement mais sont importables en journée à moins d’assumer l’aspect couche culotte sous les vêtements.

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