Au mois de juin, cela fera deux ans que j’ai changé mon alimentation en me lançant dans ce que j’ai baptisé mon « slow diet ». Késako? Il s’agit d’un rééquilibrage sans prétention, pensé au départ pour mes propres besoins et goûts, qui tourne autour d’une idée très basique: retourner à une alimentation vraiment équilibrée, ultra diversifiée, à toutes ces choses simples et savoureuses qui sont tellement meilleures pour notre corps que la junk food et les produits industriels auxquels j’avais un peu trop recours jusque là. Avec ce virage, j’ai perdu quelques kilos et infiniment gagné en sérénité ainsi qu’en bien-être; vous pourrez en apprendre plus sur ma démarche ici.
Mais voilà, mon slow diet n’est certainement pas un régime amaigrissant, c’est plutôt un véritable art-de-vivre: une fois qu’on a passé le cap, on ne revient jamais trop en arrière. J’ai donc continué pendant tout ce temps à manger le plus sainement possible et à m’intéresser à la nutrition en général. J’ai partagé sur Instagram certaines de mes idées food toutes les semaines, et même ouvert un mini-blog pour partager mes trouvailles à ce sujet.
Alors, à presque Y+2, j’ai trouvé intéressant de vous faire une petite actualisation. L’esprit de mon slow diet n’a absolument pas changé, mais il est passé du statut de « rééquilibrage alimentaire » à « régime alimentaire » tout court, puisqu’il représente ma façon de manger quotidienne. J’ai trouvé mon rythme, découvert plein de nouvelles choses, et approfondi certaines tendances. Cela valait bien quelques explications! Voici donc ce qui a évolué et comment, ce qui n’a pas changé, et tout ce qu’il me reste de ces deux années; j’espère que cela vous inspirera.
Très peu de viande
Pour ma santé, pour l’environnement, et parce que je ne cautionne pas les méthodes de l’industrie bouchère, j’ai énormément réduit ma consommation de viande depuis plusieurs mois. Je n’achète de viande fraîche qu’environ une fois par mois, en privilégiant les labels de qualité. En revanche je mange encore un peu de jambon (mon grand péché mignon) et il m’arrive de prendre environ une ou deux fois par mois de la viande au restaurant. Quant au poisson et aux fruits de mer, dont je raffole, ma consommation est très limitée pour des raisons pratiques et financières. Je ne compte pas pour l’instant devenir végétarienne, mais je suis contente de ce nouveau rythme et ne ressens aucun manque.
EDIT: Avec le temps, ma consommation de viande s’est réduite à un presque néant. Je suis pratiquement végétarienne mais il m’arrive encore de manger un peu de poisson ou de goûter un plat de viande dans l’assiette d’un proche.
Mollo sur les produits laitiers
Depuis le début de mon slow diet, je mange très peu de fromage (il faut dire que ne pas y avoir facilement accès aide beaucoup, quand on est une cheese-lover comme moi!). Je n’en utilise en fait presque que sur mes pâtes ou parfois dans mes salades, mais vraiment pas de manière systématique. En ce qui concerne le beurre, je ne l’ai jamais réadopté dans ma propre cuisine, mais je mange toujours un croissant de temps en temps, par exemple. J’ai aussi découvert les yaourts au soja, que j’adore lorsqu’ils sont parfumés (praliné, fruits, vanille…); cela me permet de réduire encore un peu ma consommation de lait, en achetant environ 2-3 packs de yaourt au soja pour 1 pack de yaourt au lait de vache. Quant au lait en soi, que j’adore, je le choisis toujours écrémé (les toxines sont particulièrement concentrées dans les graisses) et j’en bois aussi beaucoup moins qu’avant. En revanche je raffole de lait d’amandes pour le calcium et le goût si gourmand!
Plus de légumineuses
Evidemment, lorsque l’on décide de manger très peu de viande, il faut compenser ses apports en fer et en protéines d’une autre manière. Je craignais particulièrement cet aspect de mon régime alimentaire puisque comme expliqué dans cette recette je n’ai jamais aimé les légumes secs. Mais finalement, ce mal nécessaire m’a permis de découvrir de nouvelles saveurs que ma mémoire avait sans doute déformées: me voici fan des lentilles corail et des pois chiches! En attendant de m’habituer aux haricots, je veille aussi à consommer beaucoup de quinoa (j’adoooore!) et des produits à base de soja: tofu, yaourts…
De belles découvertes
C’est vraiment la plus belle partie de l’aventure, surtout lorsque l’on est éternellement curieux de nature comme moi. Afin d’adapter mon alimentation à mes critères de qualité et profiter un maximum de tous les bienfaits que les différentes cultures nous offrent, j’ai découvert ces dernières années un grand nombre de produits que je n’utilisais pas du tout auparavant, et qui sont devenus de vrais coups-de-coeur. Différentes légumineuses d’abord, comme je vous l’ai dit plus haut, mais aussi l’huile de coco, dont je raffole autant en cuisine que sur ma peau, le quinoa, qui est ma céréale préférée, les graines de chia, pour leur côté gelatineux et croquant, le tahini, le gomasio et tout ce qui touche au sésame, parce que c’est absolument divin, certains laits végétaux, les graines de tournesol pour les salades, le chocolat cru, les steaks végétaux Sojasun, le miso pour parfumer mes plats… J’ai la sensation de m’être profondément enrichie et je continue chaque jour mes explorations, c’est passionnant!
Toujours autant de fruits et légumes
Pour moi, ils sont absolument essentiels, et cet aspect de mon alimentation ne changera jamais. Il ne se passe pas un seul repas sans que me prépare au moins une portion de légumes. Même si j’ai prévu des pâtes, par exemple, je croque d’abord un concombre avant de commencer mon plat. C’est tout bête, mais cette règle que je me suis fixée m’a vraiment aidée à intégrer davantage de « verdure » à mon quotidien. Je les déguste principalement crus et remplis de vitamines, en salade, été comme hiver, parce que j’adore cela et que je n’ai pas de problème pour les digérer. Mais il m’arrive aussi de les cuire, bien sûr, surtout sautés au wok ou à la poêle avec un peu de bonne huile, au four, ou plus rarement à la vapeur, pour maintenir leur croquant.
En ce qui concerne les fruits, je suis toujours aussi férue de leur saveur sucrée et acidulée. Si je baisse légèrement le rythme en hiver, parce que les fruits de saison ne me plaisent pas tellement, j’en consomme en revanche des quantités impressionnantes en jus, en smoothie ou tels quels dès qu’arrivent les premiers rayons du printemps et jusqu’à la fin de l’automne. J’aime aussi beaucoup les fruits exotiques, comme la banane, la mangue ou l’ananas. Les fruits et moi, c’est pour la vie.
De moins en moins de produits industriels
Ce n’est pas toujours facile lorsqu’on a un rythme de vie très chargé, mais je m’efforce au maximum de faire moi-même ce que je mange. Préparer quelques muffins le weekend pour mes goûters de la semaine, par exemple, est finalement assez rapide, et me permet de savoir exactement ce que j’ingère. Dans les produits industriels, je suis très gênée par tous les additifs, bien sûr, mais aussi par le type de sucre qui est utilisé. J’ai remplacé le sucre blanc par plein de délicieuses alternatives moins raffinées (sucre de coco, sirop d’agave, sirop d’érable, miel…) donc je n’aime pas trop retomber dedans à cause de ce type d’aliments. Alors voilà, j’y ai encore recours pour certaines choses, par manque de temps, ou par envie, mais cela reste limité, et j’essaye de diminuer les dégâts en vérifiant bien les ingrédients sur les paquets. Pour la cuisine salée, si besoin, j’arrive à tout faire moi-même ET à être rapide en utilisant mon microondes, par exemple pour des genres de mug cakes, ou pour cuire des légumes à la vapeur. Pas le top, c’est certain, mais je préfère ça que de surconsommer des plats tout préparés – et cela reste assez ponctuel, quand je suis vraiment débordée.
La question du gluten
Je sais suite à des analyses médicales que je n’ai aucun type d’intolérance au gluten. De fait, même si j’en mange finalement assez peu (pain seulement le weekend, et encore, pas tous, pâtes une ou deux fois par semaine grand max…), je trouve que je le digère très bien à cette dose. Bref, je n’ai strictement rien contre lui! En revanche, toujours dans mon optique de curiosité et de soif de découvertes, j’essaye dernièrement d’autres types de farines, qui peuvent apporter un goût ou une texture différents à mes préparations. L’intolérance de ma Maman m’a aussi sensibilisée à toutes ces alternatives. Le chemin est très difficile, et je n’ai eu pour l’instant que des échecs avec la farine de riz et la farine de châtaigne, mais je ne désespère pas de trouver de bonnes combinaisons gourmandes, histoire de changer un peu!
EDIT: Je commence à mieux maîtriser les farines alternatives et la minimisation récente du gluten dans mon alimentation m’est en fait assez bénéfique! C’est une piste à creuser.
Et pour boire?
A part mes smoothies et mes laits végétaux, je bois de l’eau bien sûr, mais aussi beaucoup d’infusions (mes préférées sont celles de Lov Organic et de Yogi Tea, qui sont bios) et un peu de thé. Il m’arrive de boire du soda au printemps et en été principalement, environ 1-2 fois par mois maximum, parce que c’est très rafraîchissant. En hiver, je n’en bois quasiment pas (je n’arrive même pas à me souvenir de mon dernier verre de coca en rédigeant cet article). Mais cela ne veut pas dire que je n’aime pas rajouter du goût à mes boissons! Il m’arrive donc souvent de parfumer mes eaux ou de faire de la citronnade maison (voir mes recettes ici). A part ça, je ne bois pratiquement pas d’alcool (seulement lors d’occasions spéciales) et très peu de café, sauf en hiver – mais je n’aime ni l’un ni l’autre, donc ça aide ;)
Mon rapport au bio
Dans ma famille, on est adeptes du bio depuis très longtemps, j’ai donc toujours eu dans l’idée de privilégier les produits les moins toxiques. Mais évidemment, avec mon budget limité d’étudiante, ce n’est pas toujours facile. Concrètement, il faut savoir déjà que je consacre la grande majorité de mon budget à la nourriture, autant pour mes courses que lors de mes sorties. J’achète au maximum des produits de qualité, et lorsque mes finances me le permettent, j’opte pour du bio sur les postes les plus « essentiels »: certains fruits et légumes (voir la liste des plus pollués), les huiles et matières grasses, et les laits. Lors de mes sorties gourmandes, je privilégie également les petits bars et restos qui proposent une cuisine de qualité, et des produits les plus naturels possibles; à Barcelone ils ne coûtent pas forcément beaucoup plus chers, j’ai de la chance!
Ma forme physique
Mes activités sportives aidant (je me suis mise au Pilates et marche beaucoup plus qu’avant), je me sens en pleine forme, bien plus tonique et énergique qu’avant de commencer mon slow diet – j’étais alors assez paresseuse, il faut le dire. Quant à mon poids, c’est très simple: je n’ai jamais repris les kilos perdus pendant les premiers mois. Depuis plus d’un an, je suis entièrement stabilisée, et je m’y sens parfaitement bien. Bien sûr, j’ai comme tout le monde mes moments de déprime ou de stress, qui m’amènent à sortir de mon modèle habituel, mais je reprends toujours rapidement le cap en compensant mes apports dans les temps qui suivent, et tout se passe très bien.
Le plaisir avant tout
Si vous êtes arrivées à la fin de mon long pavé, vous êtes peut-être en train de penser que ma vie est vraiment triste avec tout ce que je me refuse. Il faut dire aussi que l’invasion de la tendance healthy, avec ses messages souvent déformés et très mal interprétés, peut facilement en dégoûter plus d’une (moi la première, je trouve cette espèce de pression sociale absolument ridicule et contreproductive). Mais mon esprit est vraiment tout autre! Je suis avant tout une grande gourmande, une amoureuse des saveurs et de la créativité culinaire. Je suis aussi, c’est certain, soucieuse de ma santé et très perplexe vis-à-vis de l’industrie agro-alimentaire telle qu’elle fonctionne actuellement – pour moi il s’agit d’une vilaine dérive. Mais pour être tout-à-fait honnête, je ne suivrais pas cette démarche si elle ne me satisfaisait pas, si elle ne m’apportait aucun plaisir, parce que cela compte tout autant, voire plus. A mes yeux, l’acte de manger est bien plus qu’un simple geste biologique, ou qu’une ingestion de nutriments calculée, c’est surtout un acte social, sensoriel, auquel j’accorde énormément d’importance. Si j’ai envie d’une grosse tranche de gâteau dans un café, je me l’offre. Je craque chez Starbucks de temps en temps. Si pour une fois, je veux faire une razzia chez Taco Bell, j’y vais de bon coeur. Peu importe finalement, cela n’a aucune conséquence dans le cadre d’un régime équilibré. Et je suis si confortable et satisfaite dans mon régime alimentaire habituel que ces petits coups de folie restent très ponctuels; on perd très vite le goût de la junk food. Je ne le répèterai jamais assez: c’est l’équilibre général qui compte. A vous de déterminer le vôtre!
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Toujours plus de diversité et de plaisir! C’est comme ça que l’on pourrait résumer mon évolution, finalement.
Si cela vous intéresse, je reviendrai très vite pour vous proposer quelques recettes avec des ingrédients que j’adore, ou des astuces, mes nouveaux livres de référence, ou d’autres choses que vous aimeriez me voir aborder sur ce sujet. N’étant pas diététicienne, je ne peux bien sûr pas vous proposer des menus à suivre à la lettre, mais je suppose que quelques idées par-ci par-là pourraient peut-être en aider certaines! N’hésitez pas à me faire vos suggestions en commentaires, je ferai mon possible pour vous renseigner dans les temps à venir.
Pour en savoir plus:
☞ Mon premier article sur le slow diet
☞ Mon deuxième article sur le slow diet
☞ Mon petit Tumblr sur le sujet, avec des idées et des infos (il faut que je l’actualise plus souvent!)
☞ Une sélection de livres pour cuisiner sainement
☞ Mes recettes (souvent healthy)
137 commentaires
Je te conseille le blog de léonine, une mine d’or de recettes bio sans prise de tête. Leonine194. Canalblog.com
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J’ai quasiment le même régime alimentaire, sauf que j’ai décidé récemment de carrément supprimer la viande, le poisson et tous les produits à base de lait de vache, pour ne plus consommer d’animal que quelques oeufs et un peu de chèvre et brebis (sauf sorties et évènements familiaux).
Et je plussoie : le goût pour la junk food disparait très vite ! (Je suis passée d’un fast food minimum par semaine à plus aucun, et maintenant l’idée me dégoûte presque). Et quel plaisir de composer de belles assiettes variées et colorées !
Fantastique article, super bien écrit et intéressant. Ca donne pas envie de fuir avant d’avoir tout lu ^^
J’aimerais adopter un régime alimentaire plus « clean » même si je n’ai aucun kilo à perdre, mais je sais que la jeunesse m’aide à garder un poids correct malgré les écarts et qu’un jour ou l’autre ça me retombera sur le coin de la figure (et sur les hanches, aussi). Et même niveau santé il faut savoir ce que l’on veut.
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Bonjour,
Je découvre juste ton blog et dévore chaque article. Je me reconnais réellement dans ce post, ma mère et moi avant toujours aimé cuisiner, avoir un potager ou acheter bio, goûter de nouvelles saveurs… Je me suis mise au sport en juin et j’ai mis en place un nouvel équilibre alimentaire (sans fast food, sans produits industriels). Je fais beaucoup plus attention au bien être animal, je me préoccupe de ma santé… Malheureusement ma famille et mes amis ne comprennent pas ce mode de vie, je trouve ça dommage. Si eux veulent aller au macdo, je ne les en empêche pas alors pourquoi m’empêcher de cuisiner sainement, de faire du sport… Quoi qu’il en soit, ton régime alimentaire est assez proche du mien et ça fait plaisir de lire tous ces commentaires encourageants ! Je continue la lecture de tes articles, bisous !
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Merci pour tous ces précieux conseil, c’est très complet. Moi je bois régulièrement du Yogi Tea et cela m’aide beaucoup lorsque je fais une diète de quelques jours, une grande detox.
http://www.cynthiaandco.fr
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Mais tu es mince, pourquoi avoir maigri?
Hello Victoria
En cette période estivale, je me replonge dans les années passées du blog et les articles que je n’avais pas encore découverts (je te suis vraiment régulièrement depuis un peu plus d’un an). Ma cuisine est déjà bien marquée de Green Life et des recettes du blog, mais je suis ravie de découvrir cette série d’articles ! Alors je voulais juste te remercier !
Belle journée
Marion
Moi aussi, avec mon Slow Diet, je me sens en bien meilleure forme qu’avant. On me dit très souvent que je fais bien plus jeune que mon âge. Je n’ai que 4 mots à vous dire, prenez soin de vous !
Cette mode d’alimentation que tu décris là est très intéressante, il faut l’avouer. Je n’aurais jamais pensé qu’on pourrait prendre autant de plaisir à régler son alimentation. En tout cas, merci pour le partage.